Exode massif en Floride et à Cuba pour fuir l’ouragan Irma

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Publié le 07/09/2017 à 8:02 - Mise à jour le 07/09/2017 à 8:02

Les deux autoroutes, qui longent les côtes du « Sunshine State », offraient le même spectacle : voitures et pick-ups chargés parfois d’un matelas ou d’un kayak, parfois de jerricanes d’essence, pare-choc contre pare-choc.  

L’ouragan, une gigantesque dépression plus grande que la Floride, doit arriver dans la nuit de samedi à dimanche avec ses vents de 240 km/h et devrait provoquer de brutales et massives montées des eaux.

A Cuba, où de fortes averses sont signalées, plus d’un million de personnes ont été contraintes vendredi de quitter préventivement leur domicile, dans l’est et le centre de l’île. 

Irma, rétrogradé d’un cran la nuit dernière à la catégorie 4 sur une échelle de 5 doit ensuite frapper les Bahamas avant la Floride, selon le Centre américain des ouragans (NHC).

L’ouragan n’a fait qu’une bouchée des îles françaises de Saint-Barthélemy et franco-néerlandaise de Saint-Martin, frappées mercredi par des vents de 295 km/h.

« Les maisons sont éventrées, l’aérodrome est hors d’usage, les poteaux électriques et téléphoniques sont par terre », a expliqué à l’AFP Olivier Toussaint, un habitant de Saint-Barthélemy, une île très prisée de la jet set.

Les efforts pour acheminer des secours et lutter contre les pillages sont compliqués par l’arrivée d’un nouveau cyclone, Jose, dès samedi.

« L’ouragan Irma a des proportions épiques, peut-être le plus gros que nous ayons jamais vu. Soyez en sécurité et dégagez de sa route, si possible. », a tweeté le président américain Donald Trump, appelant les civils situés sur la trajectoire de l’ouragan à évacuer en lieu sûr.

Le gouverneur de la Floride, Rick Scott, a appelé tous les habitants de l’Etat — ils sont plus de 20 millions– à « se préparer à évacuer bientôt ».

Mais partout l’essence faisait défaut même si le gouverneur a promis de tout faire pour réapprovisionner des stations-service et permettre à plus de gens de fuir.

Les produits de première nécessité ont souvent déjà disparus des étagères des supermarchés.
Irma « reste une tempête remarquablement dangereuse et la fenêtre vous permettant d’atteindre le bon endroit pour attendre que la tempête passe ou évacuer (…) se referme rapidement », a de son côté affirmé le ministre américain de la Santé, Tom Price, lors d’une conférence de presse.

Près de 14 000 militaires américains ont été déployés à Porto Rico, aux Iles Vierges américaines et en Floride pour participer aux missions de sauvetage et d’évacuation, a indiqué le Pentagone.

L’ambiance dans les rues de Miami Beach, une station balnéaire au style art déco d’ordinaire remplie de touristes, était lunaire avec de nombreux magasins fermés. 
Irma pourrait toucher cet endroit d’ordinaire haut lieu de l’hédonisme de plein fouet et provoquer des inondations dévastatrices. 
« J’espère que (l’ouragan) arrivera par le sud et y restera, sinon la tempête sera plus intense », dit David Wallack, 67 ans, le patron de la boîte de nuit Mango’s.

L’ouragan Andrew, qui a laminé la majeure partie du sud de la Floride en 1992, « était un ouragan de catégorie 5 très, très petit, compact, comparé à ce à quoi nous assistons avec Irma », a rappelé le patron de l’Agence américaine de gestion des situations d’urgence (Fema), Brock Long.
Et d’ajouter : « la question n’est pas de savoir si la Floride va être affectée, mais avec quelle gravité ».

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