Evolution statutaire et développement économique au menu des rois de Wallis-et-Futuna à Paris

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Publié le 10/07/2016 à 7:48 - Mise à jour le 10/07/2016 à 7:48

En visite à Paris jusqu’au 14 juillet,  la délégation est notamment composée du roi d’Alo (Futuna), Filipo Katoa, du roi de Sigave (Futuna), Eufenio Takala, ainsi que du Premier ministre d’Uvéa (Wallis), Mikaele Halagahu, et de plusieurs ministres et chefs coutumiers.
Ils ont été accueillis lundi matin pour une réunion de travail par la ministre des Outre-mer George Pau-Langevin, qui s’est dite « préoccupée » par « l’évolution démographique très défavorable » sur ces îles. « Nous avons perdu en quelques années plus de 5 000 habitants », a confirmé Soane Kaikilekofe, ministre du royaume de Sigave. En 2013, Wallis et Futuna comptait un peu plus de 12 000 habitants.
 
La ministre a souligné « l’éloignement » dont souffrent ces îles, qui nécessitent « une attention toute particulière et soutenue dans la mise en œuvre coordonnée des moyens modernes de communication nécessaires au progrès social ». 
Le désenclavement du territoire passera notamment par le développement d’internet à très haut débit, grâce à un partenariat entre Wallis et Futuna et les Samoa pour accéder au câble, et financé par l’Union européenne dès 2017, a-t-on précisé au ministère. 
 
Par ailleurs, pour améliorer la desserte aérienne – Wallis et Futuna est le seul territoire français qu’on ne peut pas quitter tous les jours faute de desserte quotidienne -, une liaison devrait être assurée à partir de 2018 avec Fidji.
 
George Pau-Langevin a également souligné « l’attachement porté au statut de 1961 qui régit depuis plus de 50 ans le fonctionnement des institutions, ce qui ne doit pas exclure cependant la recherche partagée de perspectives d’évolution », pour « l’adapter au monde actuel et à l’environnement dans le Pacifique ».
 
Pour favoriser le développement économique, la ministre a évoqué la mise en valeur « des ressources minières sous-marines », qui « ne peut être raisonnablement conduite sans l’État », car les investissements sont très importants, a-t-elle dit. « Si les autorités du Territoire le souhaitent, nous envisageons donc de donner la possibilité à l’État de conduire les travaux en la matière avec un partenariat local indispensable ». « La possible gestion à terme des ressources minières océaniques constitue une ouverture au défi du développement à Wallis et Futuna », a-t-elle expliqué.
La ministre a jugé nécessaire de mettre en place « les conditions du rebond afin de soutenir le développement économique de Wallis et Futuna », mais « dans le respect de l’organisation traditionnelle qui est la vôtre », a-t-elle insisté. 
 
La délégation des autorités coutumières est à Paris jusqu’au 14 juillet, où elle assistera aux célébrations de la fête nationale avec le chef de l’Etat. Elle sera également reçue à l’Assemblée nationale, au Sénat, et au Conseil économique, social et environnemental.
Cette visite s’inscrit dans le cadre de l’invitation du président de la République formulée le 22 février lors de sa visite officielle dans ces îles.
 
Territoire français le plus éloigné de la Métropole, Wallis et Futuna est une collectivité d’outre-mer divisée en trois royaumes coutumiers, un à Wallis et deux à Futuna, dont les dirigeants exercent, avec l’église catholique, une influence prépondérante.

AFP

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