Emmanuel Macron préside un Conseil de défense sanitaire extraordinaire

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Emmanuel Macron, lui-même à l'isolement après avoir été testé positif au Covid-19, présidait dimanche un Conseil de défense sanitaire extraordinaire, alors que l'inquiétude monte en Europe sur la nouvelle variante du coronavirus circulant au Royaume-Uni.

Publié le 20/12/2020 à 8:59 - Mise à jour le 20/12/2020 à 8:59

Emmanuel Macron, lui-même à l'isolement après avoir été testé positif au Covid-19, présidait dimanche un Conseil de défense sanitaire extraordinaire, alors que l'inquiétude monte en Europe sur la nouvelle variante du coronavirus circulant au Royaume-Uni.

Organisé en visioconférence, le Conseil de défense a commencé à 17 heures (heure française), présidé par le chef de l’État depuis la résidence officielle de La Lanterne, où il s’est isolé depuis son test positif jeudi.

Souffrant de fatigue, toux et courbatures, Emmanuel Macron s’est isolé jeudi soir à la résidence officielle de La Lanterne, à Versailles. Le lendemain, il avait promis de « rendre compte chaque jour de l’évolution de la maladie » en donnant lui-même de ses nouvelles par une vidéo de trois minutes filmée avec son smartphone et publiée sur les réseaux sociaux.

Depuis, son état est « stable », selon le docteur Jean-Christophe Perrochon, médecin chef de la présidence de la République.

Macron, qui a admis vendredi une « activité un peu au ralenti » à cause de la maladie, multiplie depuis les échanges avec ses homologues étrangers, notamment sur le Brexit.

Le Conseil de défense s’est imposé ces derniers mois comme le lieu où Emmanuel Macron pilote la crise du Covid-19 avec une quinzaine de responsables clés, dont le Premier ministre Jean Castex, lui aussi isolé à Matignon car cas contact, et le ministre de la Santé Olivier Véran.

Cette réunion convoquée à la dernière minute intervenait alors que l’Europe se mobilise, à quelques jours des fêtes de fin d’année, face à la situation sanitaire au Royaume-Uni, dans la dernière ligne droite du Brexit.

Samedi, le gouvernement britannique a annoncé un reconfinement express de Londres et du sud-est de l’Angleterre pour tenter de juguler une envolée des contaminations attribuée à une nouvelle souche du virus qui pourrait être jusqu’à 70% plus contagieuse que la précédente. Elle est « hors de contrôle » au Royaume-Uni, a indiqué dimanche le ministre de la Santé britannique Matt Hancock et les épidémiologistes ne cachent pas leur préoccupation.

Une réponse « coordonnée » de l’UE

La France et l’Allemagne ont d’abord cherché à se coordonner au niveau européen, alors que l’Espagne a demandé à Bruxelles un réponse « coordonnée » de l’UE.

Emmanuel Macron et Angela Merkel ont ainsi échangé dimanche avec la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel sur la réponse à apporter à ce nouveau développement de l’épidémie qui plonge la planète dans la crise depuis mars.

En attendant une éventuelle décision de l’UE, l’Allemagne a annoncé qu’elle allait restreindre « les possibilités de liaison » avec la Grande-Bretagne mais aussi l’Afrique du Sud, pays dont la situation sanitaire a également été évoquée pendant l’entretien entre M. Macron, Mme Merkel et les dirigeants de l’UE.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a de son côté appelé ses membres en Europe à « renforcer leurs contrôles » du fait de la nouvelle variante du coronavirus.

En France, l’inquiétude reste élevée à l’approche des fêtes de fin d’année. Santé publique France a indiqué samedi soir que 2 718 personnes étaient soignées dans les services de réanimation, contre 2 764 la veille. Mais le nombre de personnes testées positives reste élevé, avec 17 565 nouveaux cas en 24 heures, contre 15 674 la veille.

La situation est « encore maîtrisée » mais « on n’a pas intérêt à se débrider pendant la période qui vient », a prévenu dimanche le directeur général de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch.

La France suspend tous les déplacements en provenance du Royaume-Uni pour 48 heures

La France a donc décidé de suspendre à partir de dimanche minuit (heure de Paris) et pour 48 heures tous les déplacements de personnes en provenance du Royaume-Uni, « y compris liés aux transports de marchandises, par voie routière, aérienne, maritime ou ferroviaire », a indiqué Matignon à l’issue d’un Conseil de défense.

« Seul le fret non accompagné sera donc autorisé. Les flux de personnes ou de transports en direction du Royaume-Uni ne sont pas concernés », a précisé Matignon à l’issue d’un Conseil de défense sanitaire.

La décision française intervient dans la foulée de mesures similaires prises par le Luxembourg, la Belgique, les Pays-Bas, l’Italie, l’Allemagne ou l’Irlande, suite à la détection de la variante du virus Sars-CoV-2 outre-Manche.

« Ce variant génétique ne semble pas entraîner, à ce stade des connaissances, une gravité accrue ou une résistance au vaccin » et « il n’est pas clairement établi à ce stade que la diffusion dite ‘rapide’ de cette mutation au Royaume-Uni serait liée à une propriété intrinsèque de ce virus », précise Matignon, selon qui « le fait que cette souche soit plus contagieuse n’a pas été démontré à ce stade ».

Mais, poursuivent les services du Premier ministre français, « dans le contexte de l’accélération de l’épidémie depuis quelques jours au Royaume-Uni, les autorités sanitaires britanniques ont notifié à l’Organisation mondiale de la Santé l’information selon laquelle cette mutation pourrait possiblement être plus contagieuse que les autres variantes du SARS-CoV-2 », dénombrées à plus de 12 000 depuis le début de la pandémie.

Selon Matignon, le délai de 48 heures doit permettre de poursuivre deux objectifs : « ouvrir un temps de coordination entre les États membres de l’Union européenne afin de définir une doctrine commune sur la régulation et le contrôle des flux en provenance du Royaume-Uni » et « préparer opérationnellement une réouverture sécurisée des flux en provenance du Royaume-Uni à partir du 22 décembre, et qui s’appuiera sur un dispositif de test obligatoire au départ ».

« Nous veillerons particulièrement à la situation spécifique des ressortissants français qui ont prévu de rentrer en France pour passer les fêtes de fin d’année en famille. Nous les incitons d’ores-et-déjà à prendre leurs dispositions pour réaliser un test PCR dans les prochains jours », a ajouté Matignon.

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