Le FLNKS, et plus précisément l’Union calédonienne, entretient des relations depuis plusieurs années avec l’Azerbaïdjan qui se sont matérialisées, le 18 avril, avec la signature d’un mémorandum de coopération entre l’Assemblée nationale azérie et le Congrès de la Nouvelle-Calédonie, présidé par Roch Wamytan, un des leaders de l’Union calédonienne.
La délégation présente à Bakou est composée notamment de Mickaël Forrest, membre Union Calédonienne du gouvernement local, où il est chargé de la Protection de l’enfance et de la jeunesse, ainsi que d’élues du Congrès calédonien proches de la mouvance indépendantiste.
Nicolas Metzdorf, député de la Nouvelle-Calédonie (Renaissance sortant et réélu, non indépendantiste), a saisi en retour la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, invoquant des faits supposés de « trahison« .
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Selon M. Metzdorf, ces élus entretiennent « des intelligences avec une puissance étrangère » visant à « porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation française« . Les Loyalistes et le Rassemblement-LR ont également condamné cette initiative.
Dans un communiqué, ils dénoncent l’alliance du FLNKS avec le pays d’Asie centrale et lui reprochent de mépriser « l’avis des Calédoniens qui sont farouchement opposés à ce que nous nous alliions avec des dictatures sanglantes« .
Dans un autre communiqué, le parti non indépendantiste Calédonie Ensemble dénonce également la participation de la délégation à ce Congrès. Il estime, en reprenant les mots de l’ancien procureur général de la Cour pénale internationale, que l’Azerbaïdjan mène actuellement un « véritable génocide » dans le Haut-Karabakh.
Ce congrès de deux jours est organisé avec le soutien du Baku Initiative Group (BIG), une organisation promue par l’Etat azerbaïdjanais. Cette réunion compte des représentants d’une quinzaine de partis et mouvements venus de Corse, de Mélanésie, de Polynésie, des Caraïbes et des Antilles.
Un « front de libération » créé lors du congrès
Lors de celui-ci, les indépendantistes français se sont accordés jeudi sur la création d’un « front de libération » commun.
« Les dirigeants des parties se sont entendus pour créer le Front international de libération des colonies françaises« , a indiqué le Baku Initiative Group (BIG), une organisation promue par l’Etat azerbaïdjanais ayant soutenu ce congrès.
« Le programme futur du Front sera d’unir les efforts des colonies dans leur processus de décolonisation« , a ajouté le BIG, précisant que les représentants avaient dénoncé dans une déclaration commune « la politique raciste et les répressions » supposées de l’Etat français.
Bakou reproche à la France d’être une alliée majeure de l’Arménie, qui a soutenu pendant trois décennies des séparatistes dans la région disputée du Haut-Karabakh, finalement reconquise entièrement par l’armée azerbaïdjanaise en septembre 2023.
Paris, pour sa part, a accusé Bakou de chercher à s’ingérer dans sa politique intérieure, en particulier lors de la crise en Nouvelle-Calédonie, territoire français secoué depuis mai par un mouvement de révolte meurtrier.