Élections US : Trump et Biden à couteaux tirés à la veille d’un scrutin historique

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"Bidon" : Donald Trump a balayé lundi les sondages qui le placent derrière son rival Joe Biden, affichant une confiance inébranlée à la veille d'une élection aux allures de référendum sur sa présidence hors norme.

Publié le 02/11/2020 à 14:41 - Mise à jour le 03/11/2020 à 16:53

"Bidon" : Donald Trump a balayé lundi les sondages qui le placent derrière son rival Joe Biden, affichant une confiance inébranlée à la veille d'une élection aux allures de référendum sur sa présidence hors norme.

Après quatre années tumultueuses, les États-Unis « en ont assez du chaos », a martelé son adversaire démocrate, qui dit se battre pour restaurer l' »âme » de l’Amérique. 

« Il est temps pour Donald Trump de faire ses valises et de rentrer chez lui », a tonné Joe Biden.

Les deux septuagénaires, aussi différents sur la forme que sur le fond, sont engagés dans un sprint final après une campagne abrasive qui a renforcé la fracture entre deux Amériques aux antipodes.

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Fragilisé par une recrudescence de la pandémie de Covid-19, Donald Trump se démultiplie pour faire mentir les sondages et créer la surprise, comme il l’avait fait en 2016.

« Demain, nous allons gagner quatre ans de plus à la Maison Blanche », a-t-il lancé devant des partisans en Caroline du Nord. « Comme ça, on pourra finir le travail entamé », a-t-il ajouté quelques heures plus tard dans le Michigan.

Comme en pied-de-nez, il s’est entre-temps rendu à Scranton, la ville natale de son rival démocrate, qu’il a, dans un discours bien huilé, accusé d’être « endormi », mais aussi « agité », « corrompu », « contrôlé par les grands médias »…  

Joe Biden, qui a lui aussi mis le cap sur l’État-clé de Pennsylvanie, lui a renvoyé la balle : « Il ne voit le monde qu’à travers le prisme de Park Avenue », célèbre artère de New York où s’alignent grandes banques et hôtels de luxe.

Vitrines barricadées

Le démocrate continuera sa campagne dans cet État jusqu’à la dernière minute, avec des interventions prévues mardi à Scranton et Philadelphie, une démarche légale mais inhabituelle.

« Je ne supporterai pas quatre ans de plus avec Trump », a confié à l’AFP une de ses partisanes, Jane Perry, 65 ans, croisée à Pittsburgh, où l’ancien vice-président doit tenir un meeting lundi soir en présence de Lady Gaga.

À l’inverse, Lara Schmidt, 42 ans, espère un « raz-de-marée » en faveur du président, qu’elle a écouté avec ferveur à Scranton. « Mais si les votes par correspondance se font dans l’illégalité, je me mettrai à genoux pour prier », dit-elle, inquiète.  

Près de 100 millions d’Américains ont déjà voté par anticipation, en personne ou par correspondance, pour éviter les bureaux de vote bondés en pleine pandémie. Depuis des semaines, Donald Trump critique cette option, l’accusant sans preuve de favoriser la fraude électorale.

Le président, qui craint de devenir le premier à ne pas être réélu depuis un quart de siècle, entretient le flou sur la position qu’il adoptera en cas de défaite, ce qui suscite l’anxiété dans le pays.

« Dès que l’élection sera terminée, nos avocats seront prêts », a-t-il notamment déclaré dimanche, laissant entrevoir la possibilité d’une longue bataille judiciaire.

Signe de la tension qui règne à l’issue d’une campagne d’une agressivité inouïe, des commerces dans plusieurs villes américaines, dont New York et Washington, se barricadaient par crainte de manifestations violentes.

« Virer Trump »

Un mois après son infection au Covid-19, Donald Trump, 74 ans, ne montre aucun signe de fatigue et doit encore se rendre lundi soir à Kenosha, dans le Wisconsin, avant un dernier acte à Grand Rapids (Michigan), comme en 2016.

Joe Biden se concentre essentiellement sur la Pennsylvanie, remportée en 2016 par Donald Trump avec une avance de seulement 44 000 voix.

À 77 ans, le démocrate a mené une campagne discrète, mettant un point d’honneur à respecter scrupuleusement les consignes des autorités sanitaires pour éviter de propager le Covid-19, qui a fait plus de 230 000 morts aux États-Unis.

Il a encore une fois pris lundi le contrepied du président républicain, lequel a laissé entendre qu’il pourrait limoger l’immunologue respecté Anthony Fauci, de plus en plus critique envers la stratégie gouvernementale.

« J’ai une meilleure idée », a dit Joe Biden. « Elisez-moi et je vais embaucher le Dr Fauci et virer Donald Trump ! »

« Show télévisé »

Les derniers sondages placent le démocrate confortablement en tête dans plusieurs États décisifs remportés par le républicain en 2016, comme le Wisconsin et le Michigan, mais sa marge est un peu plus étroite en Pennsylvanie et les deux candidats sont au coude-à-coude en Floride.

Les observateurs répètent leurs appels à la prudence, pointant le scrutin de 2016, lors duquel Donald Trump avait créé l’une des plus grandes surprises de l’histoire politique américaine en battant Hillary Clinton.

Singularité du système américain : ce sont les grands électeurs, et non le vote populaire, qui font l’élection. En 2016, Donald Trump avait recueilli près de trois millions de voix de moins qu’Hillary Clinton, mais avait remporté la majorité des 538 grands électeurs.

L’ancien président Barack Obama, très présent dans cette dernière ligne droite, a encore soutenu lundi la candidature de celui qui fut son vice-président pendant huit ans.

Donald Trump « n’a jamais pris au sérieux » sa fonction et a « utilisé la présidence comme un show télévisé pour attirer l’attention sur lui », a-t-il taclé depuis Miami en Floride, appelant une nouvelle fois les électeurs à se rendre aux urnes massivement. 

« On ne peut pas laisser de place au doute », a-t-il estimé.

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