On l’appelle aussi le bettong de Tasmanie, il saute avec ses pattes arrière comme un kangourou. Ces mini-marsupiaux peuplaient autrefois plus de 60% de l’Australie avant d’être victimes des chats, des renards et des défrichements après la colonisation européenne il y a plus de deux siècles.
De dizaines de millions, leur population est passée à environ 12 000 à 18 000 aujourd’hui, surtout dans les îles d’Australie, dans des enclos protégés et dans quelques poches de l’Australie occidentale.
Aujourd’hui, ils font leur retour dans la péninsule de Yorke, en Australie-Méridionale, après que des scientifiques ont relâché 120 d’entre eux sur une période de deux ans pour voir s’ils peuvent survivre.
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Les petites créatures prospèrent, se sont félicités les chercheurs vendredi. Ils ont déclaré avoir piégé 85 bettongies à queue touffue, et constaté que 40% d’entre elles étaient nées dans la péninsule tandis que 42 des 45 femelles portaient des petits dans leur poche.
« C’est fantastique de voir autant de nouveaux animaux », a déclaré Derek Sandow, environnementaliste du Comité du Northern and Yorke Landscape.
Leur retour en Australie-Méridionale a été favorisé par un programme intensif de contrôle des chats et des renards, a indiqué M. Sandow, ainsi que par une clôture « non étanche » destinée à réduire le passage des prédateurs – sans les exclure totalement.
« C’est un petit kangourou de la taille d’une cheville, un mini-kangourou sous stéroïdes si vous voulez. Ils ont des pattes arrière très puissantes, ils portent leurs petits dans leur poche, comme le fait un kangourou, mais ils ne pèsent qu’un kilo et demi », détaille-t-il. Et ils jouent un rôle important dans l’environnement australien, a-t-il expliqué à l’AFP.
« Ils creusent beaucoup. Une petite bettongie peut déplacer des tonnes de terre par an. Ils creusent le sol, créant de petits micro-habitats pour l’infiltration de l’eau et l’établissement des graines. Ils jouent donc un rôle très important dans l’écosystème », souligne-t-il.
En cas d’attaque, les femelles disposent d’un mécanisme de défense inhabituel, mais efficace. Pour s’enfuir, non seulement « elles zigzaguent à grande vitesse dans la brousse » mais elles jettent leurs petits hors de leur poche dans l’espoir de s’échapper pendant que le prédateur s’en prend à leur progéniture.
« Cela peut sembler une parentalité horrible, mais c’est une véritable réussite », déclare M. Sandow, soulignant que les femelles ont souvent des embryons prêts dans la poche, quand leurs petits s’en vont naturellement ou meurent. « Elles peuvent avoir leur bébé prêt à partir dans leur poche, puis le remplacer », ajoute le scientifique.