Crash d’un avion en Ethiopie : 157 morts dont 9 Français

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Publié le 09/03/2019 à 8:26 - Mise à jour le 09/03/2019 à 8:26

Quelque 35 nationalités étaient représentées parmi les passagers et équipage à bord du vol ET 302, qui s’est écrasé dans un champ à environ 60 km au sud-est d’Addis Abeba, près de la ville de Bishoftu.

Les détails concernant l’identité des passagers commençaient à émerger : un député slovaque, Anton Hrnko a ainsi perdu sa famille. « C’est avec une infinie tristesse que j’annonce que ma chère épouse, Blanka, mon fils Martin et ma fille Michala ont péri dans la tragédie aérienne à Addis Abeba ce matin », a écrit le député sur son compte Facebook.

Un responsable de la fédération kényane de football, Hussein Swale, et un archéologue italien et conseiller à la culture de la région Sicile (sud), Sebastiano Tusa, font partie des morts. Parmi les huit Chinois décédés figurent des touristes, des employés de sociétés installées à l’étranger et un membre du Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue), dont le siège est à Nairobi.

Cet accident s’est produit à la veille de l’ouverture à Nairobi de la conférence annuelle du Pnue, qui a fait part de ses « profonds regrets » mais n’a pas précisé si des délégués avaient pris place dans l’avion.

>>> « L’avion était déjà en feu lorsqu’il s’est écrasé au sol »

En s’écrasant, l’avion a creusé un impressionnant cratère, labourant la terre sur des dizaines de mètres de longueur. L’avion s’est semble-t-il désintégré à l’impact : on ne distinguait plus la forme de l’appareil mais seulement des morceaux de carlingue éparpillés au sol, au milieux d’effets personnels.

Le PDG d’Ethiopian Airlines Tewolde GebreMariam, qui a évoqué un « jour très triste et tragique », s’est rendu sur place dans la matinée, comme en témoigne une photo de la compagnie où on le voit seul au milieu des débris.

Sur place, une équipe de l’AFP a constaté la présence d’une équipe d’enquête de l’Agence éthiopienne de l’aviation civile. Des équipes de sauveteurs étaient affairées à la difficile tâche de récupérer les corps.

Selon un témoin interrogé par l’AFP, Tegegn Dechasa, « l’avion était déjà en feu lorsqu’il s’est écrasé au sol ». « L’avion était déjà en flammes à l’arrière juste avant le crash ».

Le vol ET 302 avait décollé à 08H38 (05H38 GMT) de l’aéroport international Bole d’Addis Abeba et il a disparu des contrôles radar six minutes plus tard. 

L’appareil était piloté par le capitaine Yared Getachew (8 000 heures de vol à son actif) et il avait fait l’objet d’une maintenance le 4 février. 

Selon le PDG d’Ethiopian Airlines, le pilote a fait part de « difficultés » peu après le décollage et il a demandé à rentrer sur Addis. 

« Le pilote a mentionné qu’il avait des difficultés et qu’il voulait rentrer » et « il a eu l’autorisation » de faire demi-tour et de repartir vers Addis Abeba, a expliqué M. GebreMariam.

Les enquêteurs éthiopiens et américains mèneront l’enquête de concert, a assuré le PDG de la compagnie.

L’avion aurait dû atterrir à Nairobi vers 10H30 (07H30 GMT). Les conditions météorologiques étaient bonnes dimanche matin à Addis Abeba. 

À Nairobi, les familles et proches des passagers ont été regroupés dans un hôtel situé dans l’enceinte de l’aéroport international de Nairobi.

>> Au moins une douzaine de victimes affiliées à l’ONU

La compagnie aérienne Ethiopian Airlines a confirmé dimanche la mort de 157 passagers et membres d’équipage de 32 nationalités différentes dans l’accident de son Boeing. Celle-ci a notamment dénombré 32 Kényans, 18 Canadiens, 9 Ethiopiens, 8 Italiens, 8 Chinois, 8 Américains, 9 Français (source Quai d’Orsay), 7 Britanniques, 6 Egyptiens, 5 Allemands et 4 Indiens. Un passager voyageait avec un passeport onusien.

Au moins une douzaine de personnes affiliées à l’ONU ont péri dans le crash du Boeing. 

« On s’attend à au moins une douzaine de victimes affiliées à l’ONU », a indiqué une source onusienne, en précisant qu’il pouvait y avoir en outre « des interprètes pigistes » se rendant à une conférence des Nations unies sur l’environnement prévue entre les 11 et 15 mars à Nairobi. La recherche précise des employés des Nations unies qui figurent au nombre des victimes est rendue complexe par le fait que certains d’entre eux déclarent leur voyage à l’ONU, d’autres non et que tous n’utilisent par leur passeport onusien, a-t-on précisé de même source.

Dans un communiqué, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a affirmé sa « tristesse profonde » après la perte de vies humaines dans l’accident d’avion survenu peu après le décollage d’Addis Abeba. 

Les Nations unies « travaillent étroitement » avec les autorités éthiopiennes « pour identifier les personnels des Nations unies décédés dans cette tragédie », ajoute-t-il, sans donner de nombre de victimes ni leur fonction précise

> Une journée de deuil national lundi

Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a présenté « ses profondes condoléances aux familles de ceux qui ont perdu leurs proches bien-aimés sur le vol régulier d’un Boeing 737 d’Ethiopian Airlines à destination de Nairobi, au Kenya, ce matin ».  Le Parlement éthiopien a décrété une journée de deuil national lundi, a annoncé le Premier ministre sur son compte Twitter : 

« Le Parlement a déclaré le 11 mars 2019 jour de deuil national pour les citoyens de tous les pays qui ont trouvé la mort dans ce tragique accident ».

Le président Kenya Uhuru Kenyatta a adressé « ses prières (…) à toutes les familles et aux proches de ceux qui étaient à bord ».  La compagnie Boeing s’est déclarée « profondément attristée » d’apprendre la disparition des passagers.

Un appareil récent

La compagnie Ethiopian Airlines, détenue à 100% par l’Etat éthiopien, a connu une très forte expansion ces dernières années. Sa flotte compte plus de 100 appareils, ce qui en fait la plus importante sur le continent africain. Courant 2018, une étude du cabinet spécialisé ForwardKeys indiquait qu’Addis Abeba avait dépassé Dubaï en tant que premier aéroport de transit pour les passagers arrivant en Afrique sub-saharienne. L’aéroport d’Addis Abeba a d’ailleurs été récemment rénové.

Le Boeing 737-800 MAX qui s’est écrasé était un appareil récent livré courant 2018 à la compagnie. Un avion de ce type, appartenant à la compagnie indonésienne Lion Air, s’était abîmé au large de l’Indonésie le 29 octobre 2018, faisant 189 morts. Une des boîtes noires avait pointé des problèmes d’indicateur de vitesse, un coup dur pour cet avion, version modernisée du best-seller 737.

Le dernier accident grave d’un avion de ligne d’Ethiopian Airlines est celui d’un Boeing 737-800 qui avait explosé après avoir décollé du Liban en 2010. Les 83 passagers et les sept membres de l’équipage avaient été tués.
 

– Rédaction web avec AFP

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