Covid : la situation en Papouasie pourrait devenir « incontrôlable » (MSF)

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L'aide internationale est trop lente pour éviter une catastrophe sanitaire liée au Covid-19 en Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG), qui connaît une flambée épidémique, a affirmé vendredi une responsable de Médecins Sans frontières (MSF).

Publié le 19/03/2021 à 15:40 - Mise à jour le 19/03/2021 à 17:13

L'aide internationale est trop lente pour éviter une catastrophe sanitaire liée au Covid-19 en Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG), qui connaît une flambée épidémique, a affirmé vendredi une responsable de Médecins Sans frontières (MSF).

Le nombre de cas a atteint un chiffre record, contraignant les autorités à fermer les écoles, limiter les déplacements non essentiels et autoriser le recours aux fosses communes. 

Les organisations humanitaires estiment que la livraison d’ici lundi de 8 000 doses de vaccins AstraZeneca en provenance d’Australie est insuffisante et arrive trop tard.

« L’épidémie en PNG s’aggrave rapidement, les hôpitaux et les cliniques sont débordés et de nombreux soignants sont déjà infectés », a déclaré Jennifer Tierney, directrice de MSF Australie. 

Les 8 000 doses sont destinées au personnel médical travaillant en première ligne.  

L’Australie a également demandé à AstraZeneca d’envoyer vers la Papouasie-Nouvelle-Guinée, dès que possible, un million de doses qui avaient été achetées par Canberra. Aucune date concernant leur arrivée n’a été communiquée. 

« Ce qu’il faut, c’est une réponse plus importante, maintenant, avant que la situation ne devienne incontrôlable », a-t-elle déclaré. « La Papouasie-Nouvelle-Guinée avait besoin de ces vaccins hier ».

La Papouasie-Nouvelle-Guinée, un des pays les plus pauvres du Pacifique, avait été prompte à fermer ses frontières au début de la pandémie, évitant ainsi une dégradation de la situation.

Depuis le début, elle a enregistré 2 658 cas et 36 décès liés au Covid-19, sur une population d’environ 9 millions d’habitants.

Depuis le 1er mars, plus d’un millier de nouveaux cas ont été recensés.

Le taux de dépistage demeure cependant très bas. Seuls 50 000 tests ont été effectué depuis le début de la pandémie et les autorités redoutent que les contaminations soient largement sous-estimées et que le virus ne soit en train de se répandre partout.

Par endroits, près de la moitié des personnes testées pour le Covid-19 sont positives.

Jeudi soir, les autorités ont instauré des mesures contre ce pic épidémique. Les écoles ont été fermées et à compter de lundi, les déplacements non essentiels seront limités et le port du masque obligatoire. 

Faire respecter cette dernière mesure risque de s’avérer difficile. Vendredi, les rues de la capitale Port Moresby étaient un peu plus calmes que d’habitude, mais peu de personnes portaient des masques ou respectaient la distanciation sociale.

Le système de santé, notoirement sous-équipé, semble submergé. Certains hôpitaux ont dû fermer ou réduire leur capacité d’accueil après que des soignants ont été testés positifs. 

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