Une société polonaise de biotechnologie a annoncé mardi le lancement de la première phase de production d’un médicament contre le nouveau coronavirus à base de plasma de mineurs ayant guéri du Covid-19 et destiné à des essais cliniques. « Aujourd’hui, nous commençons la production », a déclaré Piotr Fic, membre du conseil d’administration de la société de biotechnologie Biomed, lors d’une conférence de presse à l’université médicale de Lublin (Est).
« Probablement d’ici fin octobre, nous serons en mesure de livrer le médicament pour des essais cliniques », a-t-il ajouté. « Nos attentes sont vraiment grandes, optimistes et basées sur une expérience certaine. Il y a de fortes chances que nous disposions d’un médicament qui fonctionnera chez de très nombreux patients », a déclaré lors de la conférence de presse le Pr Krzysztof Tomasiewicz, de l’hôpital public PSK1 de Lublin, un des initiateurs du projet.
Procédure d’homologation raccourcie
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Les tests du médicament seront réalisés notamment dans sa clinique, ainsi que d’autres hôpitaux du pays, et doivent durer environ quatre mois, avant que le médicament parte à l’enregistrement, puis soit distribué à des hôpitaux. La procédure d’homologation standard d’un médicament dure 210 jours, mais les nouvelles réglementations entrées en vigueur pendant la pandémie l’ont raccourcie à environ 150 jours.
Le lancement de la production a été possible grâce à la collecte de 150-200 litres de plasma auprès notamment de mineurs de Silésie, région lourdement touchée par la pandémie. L’utilisation de plasma de personnes ayant guéri du Covid-19 et contenant des anticorps permettant de lutter contre le virus a fait l’objet de plusieurs études qui ont montré des résultats intéressants.
Jusqu’à 40 000 doses à terme
Dans un premier temps, la société, spécialisée dans la production de médicaments à base de plasma, doit produire environ 3 000 doses destinées à des essais. À terme, la société Biomed dit être capable de produire environ 30 000-40 000 doses, à condition de disposer de quantités de plasma suffisantes. À la différence du plasma, le médicament, sous forme d’injection, pourra être administré à tout patient indépendamment de son groupe sanguin.
Présent à la conférence, un autre coauteur du projet, le sénateur conservateur Grzegorz Czelej, a appelé les autorités européennes et nationales à créer des banques de plasma issu de dons de convalescents dans chaque pays européen, ainsi qu’à attribuer des fonds à sa collecte. Depuis le début de la pandémie, la valeur de la société Biomed, cotée à la Bourse de Varsovie, a augmenté de plus de 2 400 %, atteignant mardi 24,9 zlotys (5,6 euros).