« Il n’y a pas de panacée et il n’y en aura peut-être jamais », a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’une visio-conférence.
« Les essais cliniques nous donnent de l’espoir. Cela ne veut pas nécessairement dire que nous aurons un vaccin » efficace, notamment sur la durée, a-t-il dit.
Mais le nouveau coronavirus peut aussi être maîtrisé, a-t-il affirmé, notamment à force de « bonnes pratiques » et « d’engagement politique ». Le comité d’urgence de l’OMS « a été très clair : quand les dirigeants travaillent de façon très étroite avec les populations, cette maladie peut être maîtrisée ».
– PUBLICITE –
« Il faut contenir les flambées », « tester, isoler et traiter les patients, rechercher et mettre en quarantaine leurs contacts », mais aussi « informer », a-t-il souligné, pressant les populations de continuer à respecter les gestes barrières pour rompre les chaînes de transmission.
« Faites tout cela. Et continuez quand c’est sous contrôle ! », a-t-il lancé.
La pandémie a fait au moins 689 758 morts dans le monde depuis fin décembre, selon un bilan établi par l’AFP lundi. Plus de 18 millions de cas ont été officiellement comptabilisés, dont au moins 10,5 millions ont été guéris.
Le 10 juillet, l’OMS a dépêché en Chine un épidémiologiste et un spécialiste de la santé animale pour une mission exploratoire avant le démarrage d’une enquête que l’organisation onusienne veut mener sur l’origine du virus, apparu en Chine fin 2019.
« Remonter en arrière »
Cette mission a achevé le travail préparatoire, a dit lundi Tedros Adhanom Ghebreyesus. « L’équipe avancée de l’OMS qui s’est rendue en Chine a maintenant achevé sa mission consistant à jeter les bases d’efforts conjoints pour identifier les origines du virus ».
« L’OMS et des experts chinois ont rédigé les termes de référence des études et du programme de travail pour une équipe internationale, dirigée par l’OMS », a-t-il expliqué. « L’équipe internationale comprendra d’éminents scientifiques et chercheurs de Chine et du monde entier. Des études épidémiologiques commenceront à Wuhan pour identifier la source potentielle d’infection des premiers cas ».
Selon le Dr Mike Ryan, du Programme de l’OMS pour les urgences sanitaires, l’enquête devrait être de longue haleine, avec des « études rétrospectives spécifiques requérant une approche très en profondeur ».
« Le vrai truc est d’aller vers les cas humains groupés (« clusters ») survenus en premier, puis de remonter en arrière, à la recherche systématique du premier signal par lequel la barrière de l’espèce animale/humaine a été franchie », selon lui. « Une fois que vous comprenez où la barrière a été franchie, vous passez alors aux études de manière plus systématique du côté animal ».
« Le fait que l’alarme se soit déclenchée » à Wuhan « ne signifie pas nécessairement que c’est là que la maladie est passée des animaux aux humains », a-t-il estimé.
Pour une majorité de chercheurs, le SARS-CoV-2 — cause de la pandémie — est sans doute né chez la chauve-souris, mais les scientifiques pensent qu’il est passé par une autre espèce avant de se transmettre à l’homme.
C’est cette pièce du puzzle que la communauté scientifique internationale et l’OMS espèrent découvrir, pour mieux cibler les pratiques à risques et éviter une nouvelle pandémie.