À l’issue de débats souvent électriques, les députés ont donné dans la nuit de mercredi à jeudi un premier feu vert à un projet de loi sur la « vigilance sanitaire » qui prévoit notamment la possibilité controversée de recourir au pass sanitaire jusqu’au 31 juillet 2022.
Ils ont par ailleurs adopté un amendement du gouvernement qui concerne la connaissance du statut vaccinal des élèves par les directeurs d’écoles ou les chefs d’établissement du second degré.
La mesure vise à « faciliter l’organisation de campagnes de dépistage et de vaccination et d’organiser des conditions d’enseignement permettant de prévenir les risques de propagation du virus » et donc, in fine, les fermetures de classe.
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« Jusqu’ici, il n’était pas du tout question pour le gouvernement de lever ce secret médical sur la vaccination en milieu scolaire, on est donc surpris d’apprendre que ça sorte maintenant« , a expliqué à l’AFP Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, le premier syndicat du secondaire.
Même interrogation du côté du principal syndicat des chefs d’établissement (SNPDEN). « Le timing est surprenant. Nous avions évoqué cette question avec le ministère durant l’été, avant la rentrée, mais depuis nous n’avions pas du tout éprouvé le besoin d’y recourir car nous nous débrouillons très bien sans depuis six semaines », a argumenté Bruno Bobkiewicz, son secrétaire général.
« Nous ne sommes pas contre mais là, de suite, nous ne sommes pas du tout demandeurs », a-t-il ajouté.
Dans un tweet, les infirmières de l’Education nationale (Snics) « alertent sur le fichage du statut vaccinal des élèves. La politique du tout sécuritaire risque de stigmatiser les élèves et provoquer des tensions entre vaccinés et non vaccinés. Ils n’ont pas besoin d’être pointés du doigt mais écoutés », écrivent-elles.
Les infirmières de l’EN alertent sur le fichage du statut vaccinal des élèves. La politique du tout sécuritaire risque de stigmatiser les élèves et provoquer des tensions entre vaccinés et non vaccinés. Ils n ont pas besoin d’être pointés du doigt mais écoutés. #franceinfo
— SNICS (@SNICS_FSU) October 21, 2021
Pour la fédération de parents d’élèves FCPE, « il n’est pas normal qu’un tel type d’amendement, déposé par le gouvernement, vise l’ouverture des données personnelles et confidentielles des élèves ».
Selon les derniers chiffres des contaminations liées au Covid-19 publiés par le ministère de l’Education nationale, 1 180 classes étaient fermées vendredi dernier. Par ailleurs, six structures scolaires étaient fermées sur 59 650, dont cinq écoles et un collège.