Coup d’envoi des Oscars, marqués par la polémique sur le manque de diversité

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Publié le 27/02/2016 à 15:29 - Mise à jour le 27/02/2016 à 15:29

Introduisant « la cérémonie des Oscars, également connue comme les prix des gens blancs », Chris Rock a plaisanté: « s’ils nominaient les présentateurs, je n’aurais même pas ce travail! ».
« Si vous voulez plus de Noirs, il faut juste créer des catégories pour les Noirs », a poursuivi l’humoriste sur un ton acide. 
Plus sérieusement, il a martelé: « Nous. Voulons. Des opportunités. Nous voulons que les acteurs noirs bénéficient des mêmes opportunités ».
 
La puissante Académie des Oscars est accusée de discriminer les minorités. Pour la deuxième année de suite, elle n’a retenu que des acteurs blancs pour ses prestigieux prix, déclenchant un raz-de-marée de protestations sur les réseaux sociaux avec pour cri de ralliement #Oscarssowhite.
 
La présidente de l’Académie Cheryl Boone Isaacs, elle-même Afro-américaine, a assuré sur la chaîne ABC que l’organisation avait conscience de sa « responsabilité » et travaillait vers une plus grande ouverture aux femmes et minorités ethniques.
De grandes noms d’Hollywood ont boudé la cérémonie, à l’instar du réalisateur Spike Lee et du couple d’acteurs Will Smith et Jada Pinkett-Smith, épinglés au passage par Chris Rock.

Beaucoup de vedettes afro-américaines convergeaient par ailleurs vers une autre célébration qui prenait la tournure de contre-Oscars: une levée de fonds pour les victimes du scandale de l’eau contaminée à Flint, dans le nord des Etats-Unis. 
 
Avant le début de la cérémonie, l’actrice Alicia Vikander avait déclaré sur le tapis rouge, en robe bustier jaune: « J’ai le trac, mais nous sommes tous d’accord que c’est juste extraordinaire d’être ici ».
Cette grande révélation cinéma de l’année passée est pressentie pour le prix du meilleur second rôle grâce à « The Danish Girl », où elle interprète la femme de la pionnière transgenre Lili Elbe.
 
Brie Larson, donnée gagnante pour l’Oscar de la meilleure actrice grâce à son rôle de mère séquestrée dans « Room », a aussi ébloui avec une vaporeuse robe bleu roi.
Chez les acteurs, tous les pronostiqueurs d’Hollywood sont d’accord: c’est l’année de Leonardo DiCaprio
 
Dans « The Revenant », l’acteur de 41 ans donne une interprétation viscérale du légendaire trappeur Hugh Glass, laissé pour mort par des équipiers qui le trahissent et tuent son fils.
Pour ce rôle, « Leo » a escaladé des montagnes avec de lourdes fourrures sur le dos, s’est baigné dans des rivières glacées et a dévoré du foie de bison cru. 
Le genre de performance dont raffole l’Académie, qui remet les prestigieuses statuettes.
 
« The Revenant », d’Alejandro Iñarritu, fresque de survie et de vengeance tournée dans des conditions éprouvantes, part fort de 12 nominations, dont celles des meilleurs film, réalisateur et acteur.
Il a pour principaux rivaux « Spotlight », saga journalistique sur les crimes pédophiles dans l’Eglise, et « The Big Short: le casse du siècle », satire sur la crise financière.
 
Tous trois ont été acclamés par la critique, le public et ont reçu d’importantes récompenses pendant la saison des prix hollywoodiens, « Spotlight » triomphant encore samedi lors des prix du cinéma indépendant, les Spirit Awards.
Iñarritu pourrait entrer dans l’Histoire d’Hollywood: si « The Revenant » emporte l’Oscar du meilleur film après « Birdman » l’an dernier, il deviendra le premier cinéaste à voir ses œuvres consacrées deux années de suite.
 
Si le Mexicain est sacré meilleur cinéaste pour la deuxième année de suite, il ne serait que le troisième à avoir réussi ce doublé, après John Ford et Joseph Mankiewicz.
S’il est autre chose que l’Académie adore, ce sont les come-backs, comme celui de Sylvester Stallone.
 
Le roi des films d’action, dont l’image s’était ringardisée ces dernières années, est donné gagnant pour l’Oscar du meilleur second rôle pour sa septième incarnation du personnage de boxeur Rocky Balboa, dans « Creed: l’héritage de Rocky Balboa ».
Les espoirs de la France reposent sur « Mustang », ode à la liberté sur cinq jeunes filles d’un village de Turquie. 
 
Le film de Deniz Gamze Ergüven, qui a triomphé aux Césars : ‘les prix du cinéma français’, aura toutefois face à lui le magnifique et crépusculaire « Fils de Saul », un autre premier film du Hongrois Laszlo Nemes, sur les juifs forcés de travailler dans les chambres à gaz.
 

AFP

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