La Première ministre Jacinda Ardern a ordonné le confinement d’Auckland, la plus grande ville du pays, jusqu’au 26 août afin de prévenir une deuxième vague du virus Covid-19 qui est à ce jour d’origine inconnue.
Des tests analysant le génome des récentes contaminations ont montré que les récentes contaminations n’ont pas la même souche que lors des précédentes.
« Cela laisse à penser qu’il ne s’agit pas d’un cas de virus dormant (…), il semble nouveau en Nouvelle-Zélande », a affirmé Mme Ardern.
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Elle a également expliqué que ces analyses n’ont pas permis d’établir un lien avec les cas de Covid-19 enregistrés parmi les personnes en provenance de l’étranger systématiquement placées en quarantaine à leur retour.
Depuis que mardi quatre membres d’une même famille d’Auckland ont été testés positifs au coronavirus, après une remarquable série de 102 jours sans contamination locale, la Nouvelle-Zélande a enregistré une trentaine de nouveaux cas.
Face aux spéculations sur le fait que le virus aurait pu arriver par fret, Mme Ardern a reconnu que son origine pourrait ne jamais être trouvée.
La Première ministre a cependant salué la rapidité avec laquelle cette nouvelle épidémie a été détectée et s’est montrée optimiste sur la capacité du pays à l’enrayer.
« Nous n’avons pas nécessairement besoin de répondre à cette question pour contenir et traiter ce groupe de manière efficace », a-t-elle souligné.
Mme Ardern a tenu à saluer les 1,5 million d’habitants d’Auckland qui portent « un lourd fardeau » pour le bien-être de la nation.
Selon elle, « lever maintenant les restrictions et assister à une explosion potentielle des cas est la pire chose que nous ferions pour Auckland et l’économie néo-zélandaise ».
Auparavant, le ministre de la Santé Chris Hipkins avait fait état de deux cas enregistrés à Tokoroa, à 210 km au sud d’Auckland, en dépit du confinement.
Population à fleur de peau
Il s’est cependant montré optimiste sur la possibilité de circonscrire l’épidémie, car « à ce stade, tous les cas sont liés, ils font tous partie d’un même foyer d’infection basé à Auckland ».
La perspective d’une deuxième vague de coronavirus a troublé les Néo-Zélandais qui se pensaient désormais à l’abri de l’épidémie après plus de trois mois sans aucun cas.
Barbara Pond, une habitante de de Wellington, a qualifié la situation de « navrante ». « J’en ai marre d’entendre parler de Covid », s’est-elle désolée. « Nous avons tellement œuvré pour nous en débarrasser et maintenant, chaque fois que vous vous retournez, c’est Covid, Covid, Covid ».
Le directeur général de la santé, Ashley Bloomfield, a reconnu que la population est à fleur de peau tout en l’exhortant à ne pas exprimer leurs sentiments de frustration envers le personnel de santé qui se trouve aux avant-postes.
« Nous avons eu des retours de membres du personnel de santé, qui font de leur mieux pour fournir des tests aux gens, qui sont insultés et même agressés physiquement », a-t-il déploré.
« C’est totalement inacceptable », a-t-il ajouté, refusant de donner plus de détails.
La Nouvelle-Zélande, dont la réponse efficace à la première vague épidémique avait été saluée par les pays étrangers, suit la même stratégie que lorsqu’elle a imposé fin mars un confinement de sept semaines.
Ainsi, elle va placer à l’isolement les personnes testées positives, rechercher les cas contacts et mener une vaste campagne de dépistage.
Mme Ardern a indique qu’au cours des deux derniers jours, des prélèvements ont été effectués auprès d’environ 50 000 personnes.
Le gouvernement a rendu les tests obligatoires pour le personnel travaillant des ports et des centres où les personnes sont placées à l’isolement après avoir appris que la plupart des employés de l’aéroport d’Auckland n’a jamais été testée.
Le ministre de la Santé a rejeté les accusations selon lesquelles la frontière n’a pas été suffisamment sécurisée tout en reconnaissant qu’il aurait souhaité « plus de tests » et « plus tôt ».
La Nouvelle-Zélande n’a jusqu’ici enregistré que 22 décès dus au coronavirus sur son sol pour une population de 5 millions d’habitants.