De son côté, l’employeur de la conductrice du car scolaire, Christian Faur, a affirmé que son employée avait « traversé en toute confiance et en toute sérénité le passage à niveau, barrières ouvertes et feu clignotant éteint ».
L’émotion est immense à quelques jours des fêtes de Noël. « On est tous choqués, ils passaient tous les jours par là, ce sont des enfants qu’on côtoie tous les jours », a déclaré, très émue, Maria Baptiste, mère au foyer.
Tous les enfants, âgés de 11 à 17 ans, venaient du village de Saint-Féliu-d’Avall, à quelques kilomètres du lieu de la catastrophe. A la mairie, où les drapeaux étaient en berne, une cellule psychologique a été mise en place. Un office liturgique a été célébré dans l’église en mémoire des victimes.
Des dizaines de personnes ont par ailleurs fait la queue pour donner leur sang. Comme Delphine Ponthieux: « Ça me touche beaucoup, je le fais pour apporter mon soutien aux familles. On sait que cela aurait pu être les nôtres », a-t-elle souligné, en versant des larmes.
Le président Emmanuel Macron a exprimé « la solidarité de la Nation » avec les victimes de cette catastrophe, une des plus meurtrières impliquant le transport d’enfants depuis 1982. La carcasse de l’autocar a été coupée en deux par la violence du choc.
Et le bilan pourrait encore s’alourdir car le pronostic vital de 6 blessés, tous des collégiens, est encore engagé.
Faire la lumière
La SNCF a indiqué jeudi que « selon des témoins, le passage à niveau a fonctionné normalement, mais il faut évidemment que cela soit confirmé par l’enquête ». Il s’agit d’un passage à niveau « classique » doté d’une signalisation automatique et de deux barrières, qui « n’était pas considéré comme particulièrement dangereux », selon elle.
Un père d’élève, Samuel Conegero, a cependant affirmé, se basant sur une photo prise par son fils, que « la barrière (était) complètement relevée et qu’il n’y (avait) pas de barrière cassée ». « Il y avait une barrière levée », a également indiqué Robert Taillant, le maire de Saint-Féliu d’Avall.
Vendredi, le ton est monté d’un cran entre la société des autocars Faur et la SNCF. Christian Faur, co-dirigeant de l’entreprise, a accusé la SNCF de « porter des allégations » et souhaité « qu’à la fin lorsque la vérité sera connue, la SNCF assume ses responsabilités ».
La SNCF a très rapidement réagi se déclarant « choquée par les accusations particulièrement graves qui viennent d’être formulées à son encontre », formulées selon elle « sans aucun élément tangible de preuve » mais avec « un but purement polémique ».
Face aux informations et témoignages contradictoires, les enquêteurs restent très prudents. Plusieurs investigations sont en cours: une enquête judiciaire, une autre de la SNCF, une enquête administrative a été aussi ouverte par le Bureau d’enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT).
« Il est indispensable qu’on puisse faire la lumière », a déclaré Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, afin qu’« à l’avenir, sur les 15.000 passages à niveau de France, ce type d’événement tragique ne puisse pas se reproduire ».
Dans la petite commune rurale de Millas, sous le choc, le collège a rouvert ses portes vendredi matin. Les collégiens étaient accueillis par une cellule médico-psychologique. Le ministre de l’Education Nationale Jean-Michel Blanquer est venu témoigner « le soutien de l’ensemble de la France ».
Le procureur de Marseille se rendra samedi matin sur les lieux de l’accident, où 100 militaires sont mobilisés.