Canada : la pire fusillade dans une école depuis 26 ans fait 4 morts

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Publié le 21/01/2016 à 15:57 - Mise à jour le 21/01/2016 à 15:57

« C’est le pire cauchemar de tous les parents », a réagi le Premier ministre Justin Trudeau, en annonçant ce lourd bilan.
Il était environ 13h00 dans la bourgade de La Loche, dans le nord de la province de Saskatchewan, quand des coups de feu ont retenti dans le lycée de cette collectivité amérindienne.
 
Plusieurs témoins ont dit avoir vu un « garçon », fréquentant ou ayant fréquenté ce lycée, ouvrir le feu à l’intérieur de cet établissement, armé d’une carabine.  
« Tout le monde courrait partout », a raconté Kevin Janvier, maire de La Loche.
« J’ai couru à l’extérieur de l’école. Il y avait beaucoup de cris, il y a eu six ou sept coups de feu avant que j’arrive à sortir », a déclaré à la chaîne de télévision CBC Noel Desjarlais, élève de seconde.
 
Située dans la forêt boréale, à 800 km au nord de la capitale provinciale Regina, cette bourgade est particulièrement isolée et les autorités ont dû acheminer des renforts policiers et dépêcher un hélicoptère médical.
 
Près de cinq heures après le début de la fusillade, le bilan est venu de Suisse, où le Premier ministre canadien Justin Trudeau participe au Forum économique de Davos: « Il y a eu une fusillade dans cette collectivité, cinq personnes sont mortes, deux autres sont dans un état grave », a annoncé le chef du gouvernement canadien, se disant « profondément attristé et bouleversé ».
 
L’âge et l’identité des victimes n’avaient pas été précisées vendredi dans la soirée. La police fédérale a indiqué en être « aux premières étapes de l’enquête ».
La personne soupçonnée d’être le tireur « a été placée en détention », a précisé M. Trudeau.

« Beaucoup de personnes sont sous le choc, c’est quelque chose qu’on ne voit généralement qu’à la télévision », a dit au journal StarPhoenix, Teddy Clark, chef amérindien local. 
« Mes pensées et mes prières sont avec toutes les victimes, leurs familles et leurs amis », a réagi sur son compte Facebook le Premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall.
Ancienne mairesse de La Loche, Georgina Jolibois, députée de la région, s’est dite « choquée et attristée » par la fusillade, « qui m’interpelle personnellement, puisque des membres de ma famille fréquentent cette école ».
 

Les 3 000 habitants de La Loche sont en grande majorité des autochtones du peuple Chipewyans qui vivent à la lisière de l’Arctique.
« Nous sommes choqués et attristés par ce drame », a déclaré Perry Bellegarde, le chef de l’Assemblée des Premières nations du Canada.
 
A la différence des Etats-Unis, les fusillades sont très rares au Canada où la réglementation sur le port d’armes à feu est plus strict qu’au sud de la frontière.
Il faut remonter à plus d’un quart de siècle pour retrouver un bilan aussi élevé lors d’une fusillade dans un établissement scolaire. Le 6 décembre 1989, un jeune homme de 25 ans avait ouvert le feu à l’école Polytechnique de Montréal, tuant 14 personnes dont dix jeunes étudiantes avant de se suicider.
Justin Trudeau a estimé qu’avec de drame, « il va y avoir des réflexions à faire dans les semaines et les mois à venir » sur les armes. 
 
Ceci, d’autant que le précédent gouvernement, conservateur, avait supprimé et détruit le registre des fusils et des carabines. Les Canadiens détiennent donc désormais en tout anonymat ce type d’armes qui semble avoir été utilisé dans la fusillade de La Loche.

AFP

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