Campagne de vaccination mondiale : le vaccin de Johnson & Johnson mis en pause

Publié le

Nouveau revers pour les campagnes de vaccination aux Etats-Unis et en Europe avec "la pause" annoncée mardi par les autorités sanitaires américaines dans l'utilisation du vaccin anti-Covid de Johnson & Johnson, en raison de l'apparition rare de graves caillots sanguins.

Publié le 13/04/2021 à 9:26 - Mise à jour le 13/04/2021 à 9:26

Nouveau revers pour les campagnes de vaccination aux Etats-Unis et en Europe avec "la pause" annoncée mardi par les autorités sanitaires américaines dans l'utilisation du vaccin anti-Covid de Johnson & Johnson, en raison de l'apparition rare de graves caillots sanguins.

Après la mise en cause du vaccin d’AstraZeneca, pour le même genre de symptômes, les pays européens risquent de souffrir de nouveaux délais dans leur campagne de vaccination. Le groupe américain Johnson & Johnson a annoncé mardi « retarder le déploiement » de son vaccin unidose contre la covid-19 en Europe. 

Plus de 6,8 millions de doses du vaccin Johnson & Johnson ont déjà été administrées sur le territoire américain et ce type d’effets secondaires graves apparaît pour le moment « extrêmement rare », ont fait savoir les autorités. 

Les Etats-Unis ont par ailleurs affirmé que la suspension des injections de « J&J » n’aurait « pas d’impact important » sur la campagne de vaccination américaine, puisque ces doses représentent moins de 5% de celles administrées aux Etats-Unis jusqu’à présent. 

« Les réserves de vaccins sont devenues plus abondantes », a confirmé Peter Marks, un des responsables de l’Agence américaine des médicaments (FDA), lors d’une conférence de presse. 

La FDA enquête actuellement sur six cas aux Etats-Unis de personnes ayant développé des cas graves de caillots sanguins après avoir reçu ce vaccin, a préconisé mardi une pause dans son administration. 

« Un cas s’est révélé mortel et un patient se trouve dans un état critique », a précisé Peter Marks. 

Ces personnes, toutes des femmes, ont présenté deux semaines après leur injection des symptômes de thrombose cérébrale, conjugués avec une chute de leur niveau de plaquettes sanguines. 

Les Centres américains de lutte et de prévention des maladies (CDC), la principale agence fédérale de santé publique du pays, se réuniront mercredi afin d’évaluer ces cas.

Forte méfiance

Suivant les recommandations des autorités sanitaires, plusieurs Etats américains comme New York, le Connecticut, le Nebraska et l’Ohio ont ordonné la suspension immédiate de l’administration du sérum Johnson & Johnson. 

A Washington, de nombreuses personnes qui devaient recevoir une injection du vaccin de « J&J » ont commencé à recevoir dès mardi matin des messages annulant leur rendez-vous vaccinal.

L’UE a signé pour une commande ferme de 200 millions de doses du vaccin de Johnson & Johnson, à laquelle s’ajoute une option pour 200 millions supplémentaires. Le groupe s’est engagé jeudi à bien fournir 200 millions de doses d’ici la fin de l’année.

L’apparition de ces complications rappelle celles liées au vaccin AstraZeneca, sur lesquelles enquête l’Agence européenne des médicaments, et qui a provoqué une forte méfiance à son encontre dans la population et l’interruption de son utilisation dans plusieurs pays, notamment le Danemark. 

Les deux vaccins, Johnson & Johnson comme AstraZeneca, utilisent la même technologie recourant à un adénovirus pour vecteur. Dans le cas d’AstraZeneca, on recensait à la date du 4 avril, 222 cas de ces thromboses atypiques sur 34 millions d’injections réalisées dans l’Espace économique européen (UE, Islande, Norvège, Liechtenstein) et le Royaume-Uni, selon l’EMA. Cela s’est soldé par 18 décès (en date du 22 mars).

800 millions de doses 

La vaccination se poursuit tout de même dans l’ensemble de la planète. Plus de 800 millions de doses de vaccins anti-Covid ont été administrées dans au moins 200 pays et territoires, selon un comptage réalisé par l’AFP à partir de sources officielles.

De fortes inégalités subsistent entre pays à « revenu élevé » qui concentrent près de la moitié des doses administrées dans le monde, et entre pays à « faible revenu », où n’ont été administrées que 0,1% des doses. Une vingtaine de pays, essentiellement situés en Afrique et en Océanie, n’ont pas encore entamé leur campagne. Ils hébergent 4% de l’humanité.

Israël (environ 60% de la population a reçu au moins une dose), le Royaume-Uni (47,4%), les Emirats arabes unis (plus de 45%), le Chili (38,6%) et les Etats-Unis (36,5%) sont les pays dont les campagnes sont les plus en avance (hors pays de moins d’un million d’habitants).

L’Inde a approuvé mardi un troisième vaccin, le russe Spoutnik V.

Le Royaume-Uni, où les terrasses de pubs et les salons de coiffure ont rouvert lundi en Angleterre, a atteint son objectif d’offrir avant mi-avril au moins une première dose de vaccin aux plus de 50 ans et aux personnes les plus vulnérables ou les plus exposées. 

Face aux inquiétudes autour du variant brésilien de la covid-19, la France a suspendu mardi « jusqu’à nouvel ordre » tous les vols entre le Brésil et la France, a annoncé le Premier ministre français Jean Castex.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et d’autres organisations ont réclamé quant à elles la suspension de la vente de mammifères sauvages vivants sur les marchés alimentaires, invoquant les risques importants de transmission à l’homme de nouvelles maladies infectieuses. 

Dans le monde, le bilan de la pandémie approche les trois millions de morts (2 948 577), dont plus d’un million en Europe, selon un comptage réalisé par l’AFP à partir de bilans fournis par les autorités de santé. 

Dernières news