Budget 2023 : le gouvernement réduit les dépenses post-Covid et laisse la part belle aux ministères

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Le gouvernement français va continuer à débrancher progressivement ses dispositifs exceptionnels de soutien à l'économie après la pandémie, mais va nettement augmenter les dépenses de la plupart des ministères en 2023, d'après un document publié lundi par Bercy.

Publié le 08/08/2022 à 9:38 - Mise à jour le 08/08/2022 à 9:38

Le gouvernement français va continuer à débrancher progressivement ses dispositifs exceptionnels de soutien à l'économie après la pandémie, mais va nettement augmenter les dépenses de la plupart des ministères en 2023, d'après un document publié lundi par Bercy.

Le plafond des dépenses affectées aux ministères sera de 339 milliards d’euros dans le cadre du Budget 2023, détaille ce document disponible sur le site du ministère du Budget, soit une hausse de 14,2 milliards d’euros par rapport à la loi de finances 2022 dans sa version initiale.

La forte hausse de l’inflation renchérit la facture des crédits accordés aux ministères, tout comme la revalorisation du point d’indice des fonctionnaires, analyse l’ancien rapporteur général de la Cour des comptes et président de l’association Finances publiques et économie (Fipeco) François Ecalle. Malgré tout, ce dernier estime toutefois que « cela augmente beaucoup ».

Parmi les mieux lotis, le budget de l’Emploi va voir ses crédits fortement croître de 6,7 milliards d’euros à 30,7 milliards d’euros. L’Éducation nationale progresse de 3,6 milliards à 60,2 milliards d’euros, la Défense de 3 milliards à 43,9 milliards d’euros, la Recherche et l’enseignement supérieur de 1,5 milliard à 30,8 milliards d’euros, et la Solidarité de 2,1 milliards à 29,7 milliards d’euros. Le poste « Sécurités » va quant à lui augmenter de 1,4 milliard à 16,1 milliards d’euros, indique le ministère.

Les autres postes gouvernementaux connaîtront soit une légère hausse, soit une stagnation de leurs crédits : la Justice (+700 millions d’euros), l’Outre-mer (+300 millions), la Culture (+200 millions), le sport et la vie associative (+100 millions) vont légèrement croître tandis que l’immigration, les médias et industries culturelles stagneront.

Quelles économies ?

Lundi, le ministre du Budget Gabriel Attal a indiqué dans un entretien au journal Les Échos que les crédits du budget de l’État seraient en baisse de 2,5% en volume l’an prochain par rapport à la loi de finance rectificative adoptée en juillet. Celle-ci prévoit toutefois de nombreuses dépenses supplémentaires du gouvernement visant à soutenir le pouvoir d’achat des ménages lourdement frappés par l’inflation.

Ces dotations aux ministères pur 2023 permettront « de tenir l’objectif d’un déficit à 5% de PIB l’année prochaine tout en finançant nos priorités », a par ailleurs assuré M. Attal.

Rares sont les ministères à voir leur enveloppe diminuer, selon le document rendu public lundi. Parmi eux, le ministère de l’Économie devrait voir une réduction de sa dotation de 500 millions d’euros à 4,5 milliards d’euros. 

Le portefeuille des anciens combattants verra son enveloppe réduite de 200 millions d’euros à 1,9 milliard l’an prochain. Une baisse jugée « mécanique » par le député centriste Charles de Courson, membre de la Commission des Finances, face à la diminution des publics concernées. 

Ces reculs sont mineurs par rapport à la baisse des dispositifs exceptionnels mis en place par le gouvernement dans le sillage de la pandémie de Covid-19. 

Les fonds accordés au plan de relance devraient ainsi tomber de 13 milliards d’euros dans le cadre du PLF 2022 à 4,4 milliards d’euros, tandis que le plan d’urgence pour faire face à la crise sanitaire va disparaitre dans le prochain texte qui sera débattu d’ici quelques semaines au Parlement, tandis qu’il mobilisait 200 millions d’euros dans la loi de finances 2022.

Les autres chantiers permettant de réaliser des économies sont peu évidents pour le moment. Le document publié lundi n’évoque par non plus les recettes attendues dans le cadre du projet de loi de finances. « Il y a eu de très bonnes rentrées fiscales cette année », grâce notamment à une croissance plus élevée que prévu, rappelle François Ecalle.

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