Quelques heures après le massacre, Facebook avait assuré avoir retiré « rapidement » 1,5 million de copies de la vidéo de l’attaque diffusée en direct sur le réseau social.
La vidéo de 17 minutes était cependant facilement récupérable plusieurs heures après l’attaque.
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« Les grandes entreprises de médias sociaux ont pour responsabilité de prendre les mesures nécessaires pour que leurs produits technologiques ne soient utilisés par des terroristes meurtriers », a déclaré le Premier ministre Scott Morrison dans un communiqué.
M. Morrison, qui a rencontré mardi des responsables de ces entreprises, notamment Facebook, Twitter et Google, a affirmé que l’Australie encouragera les autres pays membres du G20 à leur demander des comptes.
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Selon le procureur général Christian Porter, cette nouvelle législation doit créer une infraction pénale consistant, pour toute plateforme, à omettre de détruire rapidement des « documents violents et répugnants » comme une attaque terroriste, un meurtre ou un viol.
Les dirigeants de médias sociaux reconnus coupables seraient passibles de trois ans de prison et leurs entreprises – dont les revenus annuels peuvent atteindre des dizaines de milliards de dollars – d’amendes pouvant atteindre dix pour cent de leur chiffre d’affaires annuel.
« Les médias grand public diffusant ce type de documents pourraient perdre leur licence et il n’y a aucune raison pour que les réseaux sociaux soient traités différemment » », a ajouté le procureur général.
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Le gouvernement a été « déçu » par la réponse des géants de la technologie qui ont participé mardi à une rencontre avec M. Morrison, a affirmé à la presse samedi le ministre des Communications Mitch Fifield.
Un expert en cybersécurité, Nigel Phair, de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud, a toutefois exprimé son scepticisme quant à la portée des nouvelles lois prévues. « Les peines ne s’appliquent qu’aux dirigeants domiciliés en Australie », ce qui n’est pas le cas de la plupart des patrons de réseaux sociaux, a-t-il fait remarquer.