Au Cambodge, un concours de pêche à l’ancienne pour fêter la fin de la récolte de riz

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Publié le 09/02/2019 à 9:09 - Mise à jour le 09/02/2019 à 9:09

« Nous organisons cet événement depuis des générations », explique Uch Yoeun, le maire de Choam Krovean, un village situé à environ 250 kilomètres à l’est de la capitale Phnom Penh. Les Cambodgiens organisent cette compétition pour se détendre après des semaines de labeur, mais aussi pour célébrer les esprits du village, dans ce pays majoritairement bouddhiste et où les influences animistes sont encore fortes.

Une seule règle s’applique, celle d’utiliser « uniquement les outils de pêche traditionnels », ajoute-t-il. Un mois avant le concours, l’accès au lac est fermé par les autorités locales afin de s’assurer que la pêche soit bonne le jour J. Mais, cette année, la journée s’est révélée décevante. « De nos jours, les poissons sont petits et moins nombreux », soupire Chin Khoung, 50 ans, qui participait à l’événement.

Environ 40% de la population dépend de la pêche pour vivre dans le royaume. 

Mais les stocks ont diminué ces dernières années en raison des barrages hydroélectriques construits au Cambodge et dans les pays voisins, explique Om Savath, qui dirige la Fisheries Action Coalition Team (FACT), une ONG qui défend la gestion durable des ressources.

La pêche électrique, qui consiste à envoyer des décharges dans les sédiments pour en déloger les poissons, est aussi en cause, selon lui.  Elle permet aux pêcheurs d’« attraper beaucoup de poissons en peu de temps, mais c’est désastreux sur le long terme », souligne Om Savath.

Dans l’ouest du Cambodge, le lac Tonlé Sap, plus grand lac d’eau douce d’Asie du Sud-Est qui compte près de 150 espèces de poissons et fait vivre plus d’un million de personnes, est lui aussi touché par la baisse des stocks.
 

Rédaction web avec AFP

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