Asie-Pacifique : les Etats-Unis posent les bases de leur alliance pour contrer la Chine

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Développement du numérique et des énergies renouvelables, droit du travail plus exigeant, mobilisation anti-corruption: les Etats-Unis ont posé vendredi à Los Angeles les bases d'une alliance avec 13 pays de la zone Asie-Pacifique, pour se poser en alternative à la Chine dans la région.

Publié le 09/09/2022 à 11:03 - Mise à jour le 09/09/2022 à 11:05

Développement du numérique et des énergies renouvelables, droit du travail plus exigeant, mobilisation anti-corruption: les Etats-Unis ont posé vendredi à Los Angeles les bases d'une alliance avec 13 pays de la zone Asie-Pacifique, pour se poser en alternative à la Chine dans la région.

Après deux jours de négociations, les pays du nouveau Cadre économique indo-pacifique pour la prospérité (IPEF), une initiative lancée en mai par le président américain Joe Biden, ont entériné une déclaration commune pour s’engager à coopérer dans quatre domaines : le commerce (l’économie numérique notamment), les chaînes d’approvisionnement (mises à mal par la pandémie), les énergies vertes et la lutte contre la corruption.

L’accord « va créer des emplois à la fois aux Etats-Unis et dans les autres pays de l’IPEF », a assuré la secrétaire américaine au commerce Gina Raimondo, en conclusion de cette première rencontre physique entre les 14 membres de l’alliance.

Le texte adopté constitue « une feuille de route pour de futures discussions », a-t-elle ajouté, en saluant le « consensus » entre les pays membres.

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L’Inde a toutefois refusé de s’engager sur le volet concernant le commerce et l’économie numérique.

Avec ce nouveau partenariat commercial, l’administration Biden espère refonder le pilier économique de sa diplomatie dans la région. En 2017, Donald Trump, alors président, s’était retiré du traité de libre-échange transpacifique (TPP), laissant le champ libre à la Chine, dont l’économie est incontournable pour de nombreux voisins, pour exercer son influence.

Mais cette alliance est déjà critiquée et certains experts questionnent sa portée réelle, au-delà d’un simple symbole pour proposer une alternative à la Chine aux pays de la zone Asie-Pacifique. D’éventuelles réductions tarifaires ou une facilitation de l’accès au marché américain sont ainsi écartées.

Après le retrait des Etats-Unis du TPP, qui a finalement été conclu sans Washington en 2018, le président Biden exclut un grand accord de libre-échange, malgré les aspirations de plusieurs puissances asiatiques : l’opinion publique américaine y voit majoritairement une menace pour les emplois aux Etats-Unis.

Malgré les contours encore flous de l’IPEF, les milieux d’affaires américains semblent soutenir ce nouveau compromis.

« Si les Etats-Unis restent absents de la région, c’est un risque, la Chine est connue pour son soutien (à ces pays), regardez les accords qu’elle passe en matière d’infrastructures », a confié un participant du sommet à l’AFP. « Cette aide vient aussi avec leurs conditions et à long terme, cela peut vraiment nuire aux entreprises américaines dans la région. » 

Structuré autour des Etats-Unis, l’IPEF rassemble l’Australie, Brunei, les îles Fidji, l’Inde, l’Indonésie, le Japon, la Corée du Sud, la Malaisie, la Nouvelle-Zélande, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam.

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