Abattage de requins : un célèbre océanographe s’insurge contre Slater

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Publié le 28/02/2017 à 10:29 - Mise à jour le 28/02/2017 à 10:29

Suite à une attaque mortelle de requin à la Réunion la semaine dernière, le surfeur Kelly Slater s’était prononcé pour l’abattage des requins, provoquant de vives réactions indignées. « Je sais que je vais être impopulaire en disant cela mais il doit y avoir un abattage massif à La Réunion et cela doit se faire tous les jours ! » avait déclaré Slater sur Instragam. Ajoutant : « Il y a un déséquilibre évident dans l’océan. Si les plages du monde entier subissaient le même taux d’attaque, plus personne n’utiliserait les plages et des millions de personnes pourraient mourir comme ça » . 

Le Polynésien Michel Bourez avait rapidement pris la défense de Kelly Slater :« Personne ne veut tuer de requins, ils sont dans leur élément ! Mais là , le problème est plus grave! La surpopulation de requins bulldog n’arrête pas d’augmenter! Ce requin qui lui n’attaque pas que pour goûter comme le blanc ou le tigre,  celui là n’a qu’une seule idée, celle de tuer sa proie qu’elle soit comestible ou pas !. » 

Ce lundi, le journal L’Equipe rapporte que le célèbre océanographe François Sarano, spécialiste des requins, a également réagi à la polémique. Concernant l’accident mortel, il rappelle que « les conditions étaient les pires pour la pratique du surf et que le bodyboarder avait été prévenu de la présence de requins. »

Pour lui, la présence de requins près des côtes est due en partie au mauvais traitement des eaux usées. « Le réseau de traitement des eaux usées n’a pas évolué au même rythme que l’urbanisation galopante sur l’île où de nombreux déchets sont déversés en pleine mer, surtout en période de forte pluie, attirant bien sûr les requins. »

Selon François Sarano, l’abattage de requins n’est pas une solution : « Ce que Slater demande existe depuis trois ans à la Réunion. Cette pêche à l’aide de gros appâts dans les zones de baignade non seulement attire le requin mais pire encore elle le fixe »

Il en appelle à la responsabilité des surfeurs : « Je suis admiratif des surfeurs qui sont le centre de la liberté mais partout dans le monde on respecte des règles : éviter le lever et le coucher du soleil, ne pas y aller en période de crue. On est revenu au Moyen-âge du temps de la bête du Gévaudan. C’est comme si on décidait d’aller faire un footing au Kenya et qu’à chaque accident on abatte des lions. C’est insensé. »
 
Rédaction web 

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