Tatouage polynésien : le come back des motifs traditionnels

Publié le

A l’occasion de la convention internationale Polynesia tatau 2019, les professionnels du secteur du tatouage constatent un retour aux sources. Les motifs traditionnels et notamment le patutiki marquisien, séduisent de plus en plus de personnes. Pourquoi cette tendance ? La réponse dans le dossier de la rédaction

Publié le 07/11/2019 à 11:26 - Mise à jour le 06/01/2020 à 15:14

A l’occasion de la convention internationale Polynesia tatau 2019, les professionnels du secteur du tatouage constatent un retour aux sources. Les motifs traditionnels et notamment le patutiki marquisien, séduisent de plus en plus de personnes. Pourquoi cette tendance ? La réponse dans le dossier de la rédaction

Le tatouage a toujours le vent en poupe et les professionnels du secteur constatent un retour en force des motifs traditionnels, comme le patutiki marquisien. « Là c’est un rugbyman donc il lui faut un tatouage assez puissant. Par exemple là tu as un Mata hoata. Ce sont des symboles assez forts. (…) Les aplats noirs on va dire qu’on les voit de loin », explique Vetea Rata.

En vacances au fenua, Frédéric s’apprête à rentrer en métropole….avec un tatouage aux motifs polynésiens : « chez nous en France c’est pas la même chose. C’est plus dessiné. Quelque part il n’y a pas de signification. »

Elvis et Sylphide sont aussi des inconditionnels du tatau traditionnel. Chaque année, le patutiki marquisien imprègne davantage leur peau. « Etant en Polynésie, c’est bien de rester dans le traditionnel », estime Sylphide. Les motifs sur mon corps représentent « la famille, la force et étant donné que j’ai des enfants, j’ai voulu représenter mes 3 enfants. (…) Je compte aller plus loin encore et me tatouer tout le corps. »

Mais qui dit tatouage traditionnel, dit aussi utilisation des outils d’antan. A Moorea, trois tatoueurs pratiquent le tatouage au peigne. Parmi eux, Mate .Il souhaite promouvoir cet art, qui apporte à la discipline, toutes ses lettres de noblesse : « Le peigne c’est tout un processus. Il faut un stretcher, c’est-à-dire quelqu’un qui vienne tirer la peau, le tatouage n’est pas effectué de la même manière, c’est-à-dire qu’il est frappé avec une baguette sur un peigne. Pour moi il est plus brut, plus authentique. »

Si le patutiki marquisien est le motif le plus connu dans le monde, c’est en raison de trois expéditions menées dans l’archipel, au 19ème siècle. Ceux qui les conduisaient ont répertorié les motifs. Ainsi, ils ne sont pas tombés dans l’oubli. « Il y a une chercheuse, Marie-Noëlle Ottino qui travaille sur les Marquises avec son mari Pierre, qui rassemble toute cette documentation et qui va l’éditer dans un livre, Patutiki, pour expliquer tous les motifs qui existent. Leur emplacement, leur utilisation, et à la fin il y a un lexique de motifs, il y en a 497, qui sont inventoriés. Ils ont tous un nom, ils sont quasiment tous dessinés, avec des explications », explique Tokainiua Devatine.

La création d’un certificat des métiers du tatouage a été acté par le centre des métiers d’arts. Mais des discussions avec les tatoueurs du fenua doivent encore être menées avant la mise en place de cette formation.

Dernières news