Quelles actions pour prévenir l’illettrisme en Polynésie ?

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Facteur de décrochage scolaire, l’illettrisme fait l’objet d’une attention particulière des pouvoirs publics. Boîte à livre, ateliers lectures, ou remise à niveau : quelles actions sont déployées pour prévenir ce handicap ?

Publié le 26/09/2019 à 13:33 - Mise à jour le 06/01/2020 à 15:14

Facteur de décrochage scolaire, l’illettrisme fait l’objet d’une attention particulière des pouvoirs publics. Boîte à livre, ateliers lectures, ou remise à niveau : quelles actions sont déployées pour prévenir ce handicap ?

S’ils ont appris à déchiffrer des mots, faute de pratique, ils ont tout oublié. De la pratique justement, c’est ce qui attend les stagiaires volontaires du Rsma en situation d’illettrisme. Chaque année, ils sont plus de deux-cents à bénéficier d’un programme de remise à niveaux : « On essaie au maximum d’allier ce qui est fait en formation professionnelle, en renforcement des compétences de base, explique Faimano Krause, enseignante mise à disposition par le pays. C’est même la condition sans laquelle on ne peut pas les raccrocher au renforcement des compétences de base. »
« J’ai tout oublié, raconte Teanihi, volontaire stagiaire. J’ai quitté l’école à 17 ans. j’ai appris les mathématiques, le français, l’anglais et plein d’autres matières. »

Consignes de sécurité, fiche de salaire, ou ticket de caisse : difficile d’envisager une insertion professionnelle sans savoir lire, écrire ou compter. Mais le handicap n’est pas insurmontable. A condition de s’entraîner, comme l’explique Jean-Jacques Hénault, inspecteur de l’éducation nationale : « C’est tout au long de la vie que l’on se forme, et en aucun cas c’est irréversible. On se donne beaucoup de mal pour repérer et faire évoluer cette question d’illettrisme. (…) On concentre beaucoup d’énergie sur une marge de la population qui heureusement est minime mais qui demande toute notre attention. Nous avons réussi la massification scolaire. Aujourd’hui, l’autre enjeu du ministère, c’est bien évidemment l’élévation du niveau de formation, mais c’est également que personne ne sorte sans qualification donc évidemment réduire considérablement le problème de l’illettrisme »

Pour y parvenir, encore faut-il le repérer assez tôt. Tous les ans, un test conduit par la journée défense et citoyenneté permet de dépister les difficultés de lecture chez les élèves. Résultat : 6% d’entre eux sont concernés, contre 5,2% en Métropole. Un écart qui diminue grâce à des actions concrètes. C’est le cas de l’opération « boîte à livre ». « On a signé un protocole entre l’association Polynélivre, le vice-rectorat, le ministère de l’Education polynésien et le RSMA, qui permet à nos jeunes du RSMA de construire des boîtes à livres, des malles à livres qui sont mises à disposition des collèges et dans lesquelles des donateurs vont donner des livres », nous dit le colonel Christophe Soriano, commandant du RSMA-Pf.

Objectif : donner accès aux livres, et partager le plaisir de lire. Sophie Baptendier, présidente de l’association Polynélivre détaille : « C’est vraiment faire rêver aussi au travers des animations. Lorsqu’on fait une animation, on part de la trace écrite, on part du livre et on bascule dans le monde de l’oral. On raconte, on mime, on joue avec des personnages, on fait vivre, on fait danser, on fait bouger, et ça permet finalement de rattacher le monde plus concret, pour les tout petits en tout cas, de l’oral avec le livre. »

Une initiation qui commence dès le plus jeune âge.

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