Un animal microscopique survit 24 000 ans dans le permafrost de la Sibérie

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Un animal microscopique appelé rotifère bdelloïde est revenu à la vie après avoir été congelé pendant 24 000 ans en Sibérie, puis est parvenu à se cloner, ont annoncé lundi des scientifiques russes.

Publié le 07/06/2021 à 11:11 - Mise à jour le 07/06/2021 à 11:11

Un animal microscopique appelé rotifère bdelloïde est revenu à la vie après avoir été congelé pendant 24 000 ans en Sibérie, puis est parvenu à se cloner, ont annoncé lundi des scientifiques russes.

Cette découverte soulève des questions sur les mécanismes utilisés par l’animal multicellulaire pour supporter cette longue période de repos, a déclaré à l’AFP Stas Malavin, co-auteur d’un article à ce sujet dans la revue Current Biology.

« Notre rapport est la preuve la plus solide à ce jour que les animaux multicellulaires pourraient supporter des dizaines de milliers d’années en cryptobiose, un état dans lequel le métabolisme est presque complètement à l’arrêt », a expliqué M. Malavin, de l’Institut des problèmes physico-chimiques et biologiques du sol à Pouchtchino, en Russie.

L’équipe de chercheurs a utilisé un appareil de forage pour prélever des carottes de la rivière Alazeïa, dans l’Arctique russe, puis a utilisé la datation au radiocarbone pour déterminer que l’âge du spécimen se situait entre 23 960 et 24 485 ans.

Ils avaient déjà identifié des microbes unicellulaires capables de pareils exploits.

Chez les organismes multicellulaires, le cas d’un ver nématode vieux de 30 000 ans et revenu à la vie avait été signalé. Des mousses ainsi que certaines plantes se sont également régénérées après plusieurs milliers d’années passées dans la glace.

Les rotifères peuvent désormais être ajoutés à la liste des organismes qui semblent être capables de survivre indéfiniment, selon M. Malavin.

Une fois décongelé, l’animal a pu se reproduire seul en utilisant un processus appelé parthénogenèse.

Mesurant environ un demi-millimètre de long, les rotifères vivent généralement dans un milieu d’eau douce.

« Nous pouvons nous servir de cet organisme comme d’un modèle pour étudier la survie à la congélation et à la dessication dans ce groupe, et le comparer à d’autres animaux résistants comme les tardigrades, les nématodes, etc. », a ajouté M. Malavin.

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