Réforme des retraites : des avocats en métropole font un haka

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"Belloubet, ta réforme, non, non ! Avocats au combat aaaah ah !" : avec la même rage que les All Blacks, une cinquantaine d'avocats ont fait un haka mercredi sur le parvis du tribunal de Bobigny, pour dire leur colère face à la réforme des retraites.

Publié le 22/01/2020 à 11:31 - Mise à jour le 22/01/2020 à 11:40

"Belloubet, ta réforme, non, non ! Avocats au combat aaaah ah !" : avec la même rage que les All Blacks, une cinquantaine d'avocats ont fait un haka mercredi sur le parvis du tribunal de Bobigny, pour dire leur colère face à la réforme des retraites.


En appui sur leurs genoux, chauffés à blanc par un homme au mégaphone, des avocats de Seine-Saint-Denis -deux traits tracés au noir sur leurs joues, écharpe rouge sur leur robe- ont repris la célèbre danse rituelle des guerriers maori pratiquée par l’équipe de rugby de Nouvelle-Zélande, frappant leurs genoux, leur torse, leurs coudes.

« On lâche pas, on lâche pas, non ! », ont-ils lancé devant la presse pour cette nouvelle action, une parmi d’autres organisées ces derniers jours par les avocats, en grève depuis trois semaines contre la réforme des retraites.

« Les avocats sont toujours mobilisés, le haka c’est une danse de guerrier, c’est symbolique, c’est pour montrer qu’on va combattre jusqu’au retrait du projet », a déclaré à l’AFP Meriem Ghenim, avocate affiliée au SAF, le syndicats des avocats de France.

(Crédit photo : Lucas BARIOULET / AFP)

« En Seine-Saint-Denis, 70% de la population est éligible à l’aide juridictionnelle. Or l’État ne va jamais augmenter le montant de l’aide juridictionnelle, comme il le fait avec les enseignants en augmentant leurs salaires. Il n’y aura pas pour les avocats de mesure compensatoire », a expliqué Me Yves Tamet, ancien bâtonnier de Seine-Saint-Denis.

Cette réforme repose sur « le principe qu’un avocat qui vient de commencer gagnerait 42 000 euros (environ 5 millions de Fcfp) par an, ce qui n’existe pas. À cet âge-là, le revenu médian d’un avocat est de 25 000 euros (2,9 millions de Fcfp)« , a-t-il ajouté. « Les avocats de Seine-Saint-Denis sont aux premières loges des catégories sociales les plus pauvres et les plus populaires (…) tous ces avocats vont devoir fermer leurs cabinets si la réforme des retraites passe », a surenchéri Raquel Garrido, avocate et cheffe de file de La France insoumise aux municipales de Bagnolet. 

La semaine dernière, une centaine d’avocats du barreau de Seine-Saint-Denis avaient installé tentes, matelas et duvets dans les salles des pas perdus du tribunal de Bobigny pour protester contre la réforme. 

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