Quasi-nu dans la glace, le « givré » chinois tient plus d’une heure, sourire aux lèvres

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Publié le 21/01/2016 à 7:00 - Mise à jour le 21/01/2016 à 7:00

Plongé jusqu’à la taille dans un caisson saturé de glace et vêtu de son seul maillot de bain, Cui Deyi, un Chinois célébré sous le nom d' »Ours polaire » frisonne de froid, tout en riant du défi extrême qu’il s’impose.
« Pour le moment, je me sens très bien », assure à l’AFP Cui Deyi, le torse nu exposé aux glaciales températures de Handan, une ville du Nord chinois.
 
Cui fait partie de ces « givrés » qui, aux quatre coins de la planète, entendent tester les limites de l’être humain face au froid extrême. 
« Je pourrais rester encore au moins une heure supplémentaire », proclame l’athlète, avec l’assurance de celui qui, dit-il, a déjà tenu 75 minutes dans les eaux glacées des côtes norvégiennes en 2011.
 
Avec le bas du corps pressé de fragments de glace, l’athlète ne tarde pas à être parcourus de frissons convulsifs. Mais cela ne l’empêche nullement de remporter plusieurs parties d’échecs chinois.
 A la vitesse de l’éclair, il claque les palets de jeu sur le plateau disposé devant son conteneur translucide, s’imposant contre un adversaire local.
« Grâce aux échecs, je teste ma capacité à supporter le froid, pour voir si mes pensées et mes gestes sont affectés », explique-t-il, toujours immergé.
 
Originaire de Huangshan, dans la province de l’Anhui (est), Cui participe à ces compétitions de résistance au froid extrême depuis une décennie, après avoir nagé dans des rivières et lacs aux eaux glacées l’hiver. 
« Les autres tremblaient au bout de cinq minutes environ. Mais je pouvais tenir une demi-heure ou une heure sans problème », raconte Cui. « C’est ainsi que j’ai commencé à en faire un métier. »
 
– ‘Il est formidable’ – La « nage d’hiver » consiste à se baigner dans des eaux glaciales, une pratique censée prévenir les maladies et dont les passionnés sont nombreux en Chine, où elle reçoit même un soutien officiel. 
Plusieurs centaines de clubs existent dans le pays, dont un à Handan, organisateur du défi relevé par Cui, aux abords du lac semi-gelé de Yiquan.
 
Une foule dense de badauds et de responsables politiques entouraient l’athlète, aux côtés d’une large banderole rouge proclamant « Nagez librement dans le lac Yiquan et construisez le rêve chinois ».
Mais les nageurs locaux font pâle figure devant « l’Ours polaire de Huangshan« , avouent-ils.
« On ne peut pas se comparer à lui, il est formidable… Les gens ordinaires ne peuvent que le regarder avec respect », lâche, admiratif, Wu Guangji, 50 ans, en enfilant son bonnet de bain jaune avant de plonger dans les eaux glacées du lac.
 
Cui n’est pas l’unique spécialiste de cette « discipline » en Chine. En 2013, un face-à-face était organisé avec son compatriote Jin Songhao, les deux hommes étant immergés jusqu’au cou dans des caissons remplis de glace.
 L' »ours polaire » a terrassé son adversaire en 138 minutes, selon la presse, revendiquant depuis d’autres victoires contre des concurrents russes.
‘Je le prends quand il veut’-Mais son principal rival planétaire reste le Néerlandais Wim Hof, surnommé « l’homme de glace ».
 
En 2007, il avait grimpé l’Everest en short jusqu’à 7.400 mètres, établissant un nouveau record du monde. Pas de pouvoirs spéciaux, assurait-t-il alors, mais des décennies d’entraînement, de méditation et de yoga.
Pas de quoi non plus effrayer Cui qui, depuis son bac glacé, interpelle le Batave: « Quiconque dans le monde est suffisamment bon, je le prends quand il veut, et on verra qui a la meilleure résistance ». 
 
Au bout de plus d’une heure d’immersion, le Chinois est tiré de son caisson, des assistants lui tendant rapidement un peignoir. La température extérieure atteint péniblement 2°C.
Ils tapotent les chairs glacées de l' »ours » pour restaurer sa circulation sanguine avant que celui-ci se rhabille et retourne à son hôtel. 
Les mains calées autour d’un bol de nouilles fumant accompagné de raviolis aux légumes, Cui explique s’entraîner tous les jours, avec notamment un bain de glace journalier d’une demi-heure.
 
Et à l’évocation de ses « pouvoirs », il lance, presque incrédule: « C’est vraiment incroyable, pas vrai ? »
 

AFP

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