Deux Polynésiens côtoient l’Everest

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C'est "un rêve qui devient réalité" pour Ulysse Lebros et Maylis Esquevin : ces deux enfants du fenua viennent de réaliser un trek au Népal pour rejoindre le camp de base de l'Everest, situé à 5 364 mètres d'altitude.

Publié le 06/04/2022 à 11:00 - Mise à jour le 08/04/2022 à 14:19

C'est "un rêve qui devient réalité" pour Ulysse Lebros et Maylis Esquevin : ces deux enfants du fenua viennent de réaliser un trek au Népal pour rejoindre le camp de base de l'Everest, situé à 5 364 mètres d'altitude.

Maylis exerce dans le tourisme et est passionnée par la nature. Ulysse est guide de randonnée à Tahiti. Il a contribué à l’ouverture du sentier qui rejoint le deuxième refuge du mont Aorai depuis Erima et a déjà gravi plusieurs fois le mont Orohena. Très attiré par le Népal et le Tibet, c’est lui qui est à l’origine de ce projet un peu fou : celui de se rendre au pied de l’Everest situé à plus de 5 000 mètres d’altitude, en rejoignant le camp de base accessible uniquement à pied ou par hélicoptère pour les plus fortunés.

Armés d’un sac chacun d’environ 10 kg et accompagnés d’un guide et d’un porteur chargé de transporter les 18 kg d’affaires restants, Maylis et Ulysse ont parcouru 130 kilomètres à la seule force de leurs jambes, évoluant dans des températures oscillant entre 10°C et -8°C. « Ce n’était pas facile, car nous partions au bout du monde, loin de notre île, dans un climat froid », rapporte Maylis, « sans aucune connexion avec le monde extérieur ».

(crédit photo : Maylis Esquevin)

Âgés respectivement de 36 et 29 ans, Ulysse et Maylis sont tous deux des habitués des crêtes, des sentiers peu entretenus, et des randonnées d’une durée de plusieurs jours au fenua. Mais dans un pays inconnu, les conditions sont bien différentes. « Le départ de notre trek était à 2 800 m (plus haut que l’Orohena). En plus du froid et de l’air sec, le relief n’est pas le même, beaucoup de roches et de poussière, des ponts suspendus, de la neige, du vent froid, et surtout de la distance. Nous n’avions jamais marché pendant 11 jours. Pour ce genre de trek, c’est 40% physique et 60% mental », confie Maylis.

« Nous avons vécu tellement de choses dans ces montagnes loin de la civilisation et beaucoup plus proche de la nature ».

Pour se loger, les deux Polynésiens dorment chez l’habitant — des habitations appelées Tea House — où ils se font servir un repas chaud et une tasse de thé. « Les chambres sont simples, un petit matelas sur une planche de bois, une fenêtre pas vraiment hermétique qui laisse passer le froid, des toilettes communes parfois très rustiques, sans chasse d’eau, parfois au sol ». Des conditions difficiles mais qui n’enlèvent rien à la chaleur des rencontres faites au fil de leur aventure. « Nous avons beaucoup échangé avec les locaux dans les montagnes et quasiment personne ne savait que la Polynésie existait », rapporte Maylis. « Nous avons dessiné des cartes dans la poussière pour leur montrer où nous étions situés dans le monde. Nous avons montré des photos, des vidéos. Ulysse leur a appris des mots en Tahitien et chantait souvent du Sissa sue okotai pendant le trek. Nous leur avons fait quelques pas de danse et aussi offert des colliers de coquillages. […] Que ce soit les guides, les porteurs, les familles, les commerçants dans les petits villages, aucun ne connaissait Tahiti, ou Bora Bora ».

L’expédition, qui s’est terminée le 4 avril, aura nécessité 8 jours de marche et 2 jours d’acclimatation nécessaires car l’oxygène se fait plus rare passé une certaine altitude.

Pour les deux sportifs, « ce trek n’est que le début. Le but était de venir une première fois, repérer le terrain, rencontrer des locaux, pour ensuite revenir et relever de plus grands défis dans l’Himalaya ».

À ceux qui souhaitent entreprendre le même périple, sachez qu’il vous faudra surtout une bonne préparation mentale et, bien sûr, être en bonne santé avant tout. Une pharmacie complète avec des antibiotiques et du doliprane est également indispensable. Une bonne organisation aussi est nécessaire pour tout ce qui concerne le transport, l’hébergement, mais aussi les visas et les tests covid.

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