À Faaite, les Anciens fabriquent des javelots à partir de palme de cocotier

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Publié le 16/02/2019 à 12:28 - Mise à jour le 24/06/2019 à 15:50

Par manque d’arbres à branches droites, comme le purau, le bambou ou encore le tamanu, les anciens de Faaite n’avaient guère de choix que de faire preuve d’imagination et de s’adapter pour confectionner leur « patia fa », le javelot traditionnel. Ils ont finalement choisi le faniu. « C’est ce que nos Anciens utilisaient dans les années 60. Et c’est ce qu’on utilise toujours aujourd’hui » explique Papa Marama.
 
Quelques coups de rabot, une plaque de métal en guise de frein, un fer à béton et le tour est joué : une fois passée entre les mains de Papa Marama, la vulgaire tige de palmier ressemble à un « patia fa ». Un javelot qui aurait pu être l’une des premières armes Pa’umotu aux temps anciens.

« C’est une technique très ingénieuse, plutôt que d’attacher avec du fil de fer ou de la chambre à air. Et puis c’est rapide. Si dans la journée tu as une compétition, tu as vite fait de préparer tes lances. Alors qu’avec le purau, il faut sécher le bois 2 à 3 jours avant de l’utiliser. Le faniu, non, c’est vite fait » poursuit Papa Marama.

D’après ce champion, lors des compétitions, ceux qui venaient avec ces javelots en faniu étaient craints car ils ne se cassaient pour ainsi dire jamais, par contre, ils cassaient souvent les javelots des autres. « C’est vrai que les autres îles ne nous apprécient pas vraiment parce que leurs lances se brisent sous les nôtres. Et même percées de part en part, nos lances restent utilisables. Alors parfois, ils se fâchent. Mais bon, cela fait partie du sport ! »
 
Grâce à Papa Marama, le patia fa à l’ancienne continue d’exister, au plus grand bonheur du petit Georges, l’un des champions de Faaite…
 

Rédaction web avec Rony Mou-Fat

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