Un projet pilote de gestion des émotions au lycée Samuel Raapoto

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Publié le 02/02/2019 à 12:48 - Mise à jour le 02/02/2019 à 12:48

« Identifier ce qui se passe, accepter ce qui se passe et après l’exprimer pour le gérer, ce sont des étapes obligatoires pour pouvoir gérer ses émotions », explique Ramon Walker, infirmier à la direction de la Santé.

Tristesse, peur ou colère, les adolescents ont tous déjà ressenti ces émotions. Mais les comprennent-ils ? Au lycée Samuel Raapoto, avec une infirmière scolaire et une équipe de la direction de la Santé, les élèves de deux classes de seconde apprennent à mettre des mots sur les maux du quotidien.
 
Pour Eva, l’une d’entre eux, c’est « intéressant, parce qu’on ne sait pas grand-chose des émotions, en tout cas personnellement je ne savais pas grand-chose… »
Alicia, elle, a vite appris la leçon. « Les émotions, c’est important qu’elles soient extériorisées pour qu’on puisse être compris », confie-t-elle.
 
Selon une enquête de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) réalisée en 2016, 44% des 13-17 ans scolarisés en Polynésie déclarent avoir bu de l’alcool avant 14 ans. 14% ont sérieusement pensé au suicide. Des chiffres qui ont servi de point de départ à ce projet pilote.
 
A l’échelle de l’établissement, l’enquête a démontré que certains élèves souffrent de mal-être. « L’échantillonnage sur le lycée Samuel Raapoto rapporte aussi beaucoup de situations où les jeunes sont anxieux, ont peur de l’échec, ont peur de l’avenir, précise Rachel Tomei, l’infirmière scolaire de l’établissement. C’est normal, mais parfois ça prend des proportions plus importantes quand elles sont cumulées à un mal-être lié à des difficultés d’ordre familial, de sécurité financière… »
 
Le mal-être est un facteur de risque selon les spécialistes de la direction de la Santé. Les émotions influent sur les comportements. Ces lycéens cherchent à savoir à quels besoins elles correspondent. Objectif des professionnels de santé : éviter que les jeunes tombent dans une dépendance.
 
Grace à des vidéos, des exercices, des interventions d’une psychomotricienne, ces lycéens vont apprendre à canaliser leurs émotions.
 
À l’issue des séances, une roue des émotions sera construite. Elle sera un outil pour orienter les jeunes en cas de tristesse, colère ou dégoût, vers des solutions adaptées.
 
Les émotions positives comme la joie, la confiance ou l’attention ne sont pas oubliées. Elles font partie des clefs pour retourner la situation dans le bon sens.
 

Rédaction web avec Thomas Chabrol et Esther Parau-Cordette

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