Secosud : la mise au point du président

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Publié le 19/02/2017 à 16:05 - Mise à jour le 19/02/2017 à 16:05

Anthony Jamet veut rassurer les usagers du Sud de Tahiti.

Le président de Secosud est sorti de sa réserve, ce lundi matin. Il dénonce « le climat de suspicion artificiellement créé par des publications répétées, qui ne nous permet plus de travailler sereinement ».

Le maire de Taiarapu-Est explique que son silence n’est pas dû à un refus de dialoguer, mais qu’il est « interdit de communiquer les éléments des offres des candidats pour éviter de vicier la procédure de mise en concurrence ». Les textes indiquent en effet que « les candidats s’engagent à ne pas divulguer à des tiers le contenu de leur offre, durant ou après leur élaboration, jusqu’à la signature du contrat »

Plus ou moins directement accusé de favoritisme par ses détracteurs, Anthony Jamet précise « (…) Comme le prévoit la loi, nous avons mené des négociations suivant les critères de jugement des offres prévus dans le règlement de la consultation, et au terme de ces négociations, nos experts ont rédigé des rapports d’analyse des offres objectifs et précis. C’est à la lecture de ces rapports que j’ai fait un choix comme le prévoit la loi, et convoqué le comité syndical du Secosud, pour le faire valider. Il n’y a donc aucun favoritisme car les négociations ont été menées en toute transparence avec les élus du Secosud (…). 

Pour le président du syndicat : l’opinion publique est « influencée (…) par des communications médiatiques… « 

Dans un communiqué, il rappelle que ce ne sont pas les candidats qui fixent la grille tarifaire mais bien le Secosud, les prétendants à la concession se contentant simplement de proposer une offre. Son équipe confirme que les comparatifs de tarifs présentés à la presse la semaine dernière sont issues de données partielles et fausses.

Anthony Jamet et son bureau reviennent notamment sur la notion de « revenu autorisé ». Un élément financier engageant les candidats et qui est l’un des critères essentiels de comparaison des offres. « Le revenu autorisé constitue le chiffre d’affaire annuel auquel le concessionnaire peut prétendre. Le revenu autorisé le plus bas est l’un des critères de choix des plus importants en plus des garanties financières que les candidats doivent apporter ».

Parmi les critères pris en compte : « les montants dévolus aux investissements d’extension et d’entretien des réseaux électriques ». Car pour Anthony Jamet : il est impératif de « laisser à la génération future des installations en parfait état de marche ». Autres critères retenus : le niveau de transfert de risque proposé par le candidat, la qualité du programme de maintenance, ou encore la qualité technique de l’offre. 

Toujours sur la question des tarifs, le bureau du Secosud précise qu’ils s’articulent autour de trois catégories d’usagers : les particuliers, les professionnels, et l’éclairage public. Mécaniquement, une baisse pour l’une des catégories… entraîne donc une hausse pour une autre… si l’on veut conserver l’équilibre des recettes. 

« La rémunération du concessionnaire est indépendante du tarif qui est fixée par le Secosud. Aucun des candidats ne peut se prévaloir de pratiquer un tarif plus bas. D’ailleurs, la grille tarifaire qui sera votée dans les prochains jours sera différente de celles proposées par les deux candidats. »

Anthony Jamet assure vouloir respecter la procédure dans laquelle il s’est engagé, au bénéfice de la population, « à l’opposé des personnes qui n’ont pas assisté aux négociations, qui ne connaissent rien du dossier et qui prétendent par voie de presse détenir des vérités. A la place, je dirais plutôt qu’elles détiennent l’art de la broderie médiatique pour continuer à exister sur le plan politique ». 

Il donne rendez-vous à la presse le 23 février pour présenter son choix : « le meilleur pour la collectivité et les habitants des communes du Secosud » conclut-il. 
 

Il est resté silencieux pendant la conférence de presse … à son terme, Gérard Parker, l’un des membres du Secosud, reproche à son président d’avoir rouvert les négociations le 17 janvier alors que le conseil syndical du 10 janvier s’était déjà prononcé à travers un premier vote… « Ce que je préfère, c’est qu’il revienne à la décision du vote du 10 janvier. On était 8, dont 5 pour une société… il faudrait le respecter! (…) Je n’arrive pas à comprendre ». 

Le maire de Teahupoo participera, ce lundi soir, à la réunion publique organisée à Taravao pour « informer les usagers », aux côtés de Tina Cross et de No te aru tai Mareva, mais aussi de quelques élus de Taiarapu Est. 
Une partie des élus de cette commune a signé un courrier remis au Haut-commissaire vendredi dernier, et réclamant que soit organisé un conseil municipal extraordinaire dans les 5 jours… Ces mêmes élus avaient suggéré que la question de Secosud figure à l’ordre du jour de ce conseil municipal… une réunion reportée à l’issue du vote final pour le choix du délégataire de service public. 

 

Laure Philiber et Tauhiti Tauniua Mu San

Interview d’Anthony Jamet

Interview de Gérard Parker

Interview de Frédéric Hapairai, élu de Taiarapu-Est

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