Pic de chaleur : réchauffement climatique et El Niño

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Publié le 03/12/2015 à 13:23 - Mise à jour le 03/12/2015 à 13:23

L’impression d’étouffer, pas d’air, des températures qui battent des records… Si certains tremblent de froid en métropole ou ailleurs, au fenua les Polynésiens tentent de supporter la chaleur ambiante. « C’est un pic de chaleur qui a commencé depuis le début du mois de décembre où on a atteint des températures minimales très élevées par rapport aux normales puisque normalement on devrait mesurer des températures de 23° et dans la nuit d’avant-hier (mercredi, NDLR), nous avons observé des températures proches de 27.5° ce qui est considérable. Ça nous fait une anomalie de température de 3°. Ce matin (vendredi, NDLR), on est descendu à 26. On a quand même toujours une anomalie de température assez conséquente », explique Marc Tardy, du bureau d’étude climatologie à Météo France. 

La faute, en partie, à El Niño. « La dernière fois qu’on a observé des températures aussi élevées, il faut remonter en décembre 2009 et janvier 2010, ce qui correspond pour la mémoire des Polynésiens, au passage du cyclone Oli, phénomène lié au Niño », précise Marc Tardy. La faute également au réchauffement climatique d’après ce spécialiste. « Sur Faa’a, on a mesuré entre 1960 et le début de ce siècle, une évolution de la température, surtout au niveau des minimales, de 1° », ajoute-t-il.

Les températures minimales devraient diminuer dans les prochains jours. « On va plutôt sur une diminution des températures minimales. Par contre, en journée, on aura toujours des températures chaudes pour la saison. On sera à 32°. 32° ça représente une petite anomalie positive de 2° », souligne Marc Tardy. 

En attendant, les populations les plus sensibles (enfants, personnes âgées), doivent se préserver. « Il est évident que pour les gens qui sont fatigués ou les personnes âgées, le repos de la nuit est beaucoup plus difficile », déclare Marc Tardy.
Pour Henriette Maono, présidente de l’association de personnes âgées Te Utuafare Maono, cette chaleur est difficilement supportable. « J’enlève tout et je reste en soutien parce que c’est insupportable cette chaleur », raconte la vieille dame qui continue tout de même d’exposer ses créations.  Malgré l’installation de climatiseurs dans les chambres de leur maison de repos, elles se protègent avec des éventails tressées seules solutions pour pouvoir continuer de travailler. « Même si on a de la chaleur, on veut quand même travailler », déclare Henriette.
Certaines professions souffrent particulièrement de ce pic de chaleur. C’est le cas des ouvriers en bâtiment. Vincent Tiaoao est maçon. Bien qu’il ait l’habitude de travailler sous le soleil, depuis quelques jours, les choses ont changé. « Le temps a changé. Il fait plus chaud qu’avant. (…) ça me fatigue plus qu’avant », confie-t-il. 
 

Rédaction Web (Interviews : Sophie Guébel / Mata Ihorai)

Marc Tardy, du bureau d’étude climatologie à Météo France

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