Paofai : découvrez le projet pour la future clinique

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Publié le 02/06/2016 à 14:00 - Mise à jour le 02/06/2016 à 14:00

Un unique pôle de santé privé : c’est ce que prévoit le schéma d’organisation sanitaire (SOS) voté en février par l’assemblée.
Autrement dit : la Polynésie française comptera, à l’horizon 2020 (date de fin de la mise en oeuvre du SOS), une seule clinique. Une mesure pour mutualiser les moyens, les coûts, et mieux répondre aux besoins de la population. 

Les actionnaires de la clinique Paofai ont dévoilé leur projet d’établissement au président du Pays ce vendredi. Situé sur le front de mer, à la place de l’actuel parking, appartenant à la CPS et situé en zone bleue, il couvrira 6000 m². 

Cette clinique comprendra 150 lits et places pour la médecine, la chirurgie et l’obstétrique. En plus de ses activités traditionnelles, elle devrait proposer une offre de dialyse (DIAPOL), et un service de soins de suite et de réadaptation : une alternative au centre Te Tiare en surrégime depuis les épidémies de zika et de chikungunya. Une centaine de lits y seront affectés.
Ce projet prévoit aussi la création d’un centre de l’obésité. Pour ses initiateurs, il s’agit d’améliorer le confort des patients, et de diminuer les coûts pour la CPS… car la facture générée par les comorbidités (hypertension artérielle, diabète, insuffisance rénale…) pèse de plus en plus lourd !

L’établissement hébergera une maternité de type 2A… un projet qui tient à coeur au maire de Papeete, Michel Buillard, car si le pôle de santé privé voit le jour à Punaauia, il n’y aura plus de naissances dans la capitale. 

« L’objectif est d’apporter un établissement qui corresponde aux normes actuelles, et qui propose la médecine la plus pointue possible. C’est un projet qui regroupe l’ensemble des structures privées, en cohérence avec le SOS. Papeete, parce que c’est la capitale… nous ne devons pas la dépouiller de l’ensemble de ses médecins spécialistes. Il doit toujours y avoir des naissances ! C’est très important pour les Polynésiens et les habitants de Papeete »! On veut être complémentaires avec le CHPF. Offrir autre chose. À chacun son domaine de compétences. On pourra désengorger les urgences de l’hôpital, notamment lors des épidémies. Ça permettra à l’hôpital de se concentrer sur les pathologies lourdes », explique Patrick Dinh-Gia, président du comité scientifique de la clinique Paofai. 
 

Les urgences ouvertes 24h/24  avec une hospitalisation provisoire intègrent aussi le service SOS-Mains. Un centre complet avec IRM, scanner, et laboratoire d’analyse médicale sont prévus. L’idée : regrouper un maximum de services pour éviter le transport des patients. 

 

Coût du projet : 6 milliards de Fcfp. Il sera financé par 1/3 d’investisseurs institutionnels, 1/3 de fonds privés, 1/3 de fonds issus de la société d’exploitation de la clinique. 
C’est la CPS qui apportera le foncier. Les murs, construits par un groupe d’investisseurs privés, seront la propriété de la caisse de prévoyance sociale au terme du bail. Une formule couramment utilisée ailleurs : la plupart des groupes de santé privée ont renoncé à posséder leur immobilier. « Il s’agit d’utiliser le terrain de la CPS. Nous allons reverser un loyer à la CPS, qui reviendra donc aux assurés, et à la fin du bail emphytéotique, l’ensemble des structures appartiendra à la CPS. Les employés sont partie prenante du projet. Ils sont plusieurs  parmi les actionnaires » ajoute Patrick Dinh-Gia.

Autre objectif des concepteurs du projet de Paofai : éviter les licenciements. Ils prévoient d’employer les 400 salariés des cliniques. 
Quant aux patients ; l’équipe fourmille d’idées pour que les soins soient accessibles à tous : « On pourrait proposer à ceux qui n’ont pas trop les moyens, un système de tiers payant, en passant par les services sociaux. Cela leur éviterait d’avancer les frais médicaux »

Il appartient maintenant aux décideurs de lancer un appel à projet pour déterminer le meilleur projet de pôle de santé publique. L’autre structure, celle de Cardella, verrait le jour derrière la mairie de Punaauia. Le début des travaux, prévu pour ce mois-ci, a pris du retard, le terrain étant toujours situé sur une zone considérée comme à risques. 

Laure Philiber

 

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