Territoriales : quelles sont les forces en présence?

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Publié le 29/01/2018 à 20:19 - Mise à jour le 29/01/2018 à 20:19

Neuf listes avaient tenté leur chance lors des Territoriales de 2013. Depuis, beaucoup de choses ont changé dans le paysage politique polynésien. Hormis Teiva Manutahi, la plupart des candidats des formations les plus modestes ont quitté la politique. Exit A Tia Porinetia, l’ancienne troisième voie… que remplace aujourd’hui le Tapura, renforcé par l’hémorragie au Tahoera’a.  

Le parti orange avait très largement remporté les élections il y a 5 ans… depuis… il a perdu le pouvoir et une partie de ses troupes. Mais le parti au fe’i et son leader sont les premiers à s’être lancés publiquement dans la course aux Territoriales. On ne change pas les vieilles recettes : travail, maison, famille, et des promesses de milliers d’emplois…  Reste à savoir si la liste pourra être conduite jusqu’au bout par le leader de toujours.
Le Tahoera’a s’éloigne par ailleurs de l’autonomie pour prôner le statut de Pays associé. Il s’allie au Here Ai’a, proche de Tauhiti Nena lors des législatives l’an dernier.

Côté autonomistes toujours, le Tapura Huira’atira participe lui à sa première Territoriale et compte bien conserver le pouvoir après une démonstration de force réussie lors des dernières législatives.

Chez les indépendantistes : l’UPLD a volé en éclats. Le Tavini fait cavalier seul et annonce vouloir marquer un point de rupture…

« Ce que l’on peut déjà remarquer, c’est qu’il y a une offre extrêmement généreuse des partis politiques. Ils font des annonces assez alléchantes, et là, on est beaucoup plus dans une continuité que dans du renouveau ». relève le politologue Sémir Al Wardi. 

Qui constitue désormais la 4ème voie et peut-elle créer la surprise ? Plusieurs formations menées par des ténors de la politique locale émergent. Deux anciens cadres de l’UPLD font alliance : Tauhiti Nena et Jacky Bryant.
Autre plateforme qui a fait parler d’elle ces derniers jours : Le Herefenua. Présentée à la population la semaine dernière, la formation conduite par Bruno Sandras, les représentants « En marche » locaux et Teiva Manutahi a déjà du plomb dans l’aile et aurait même explosé… ce que dément le leader de Porinetia Ora.
 
Marcel Tuihani, et son parti : Te ora api no porinetia mènent pour l’instant une campagne discrète. Qui constitue les troupes ? Quel programme ? Silence radio…

Seule nouvelle tête parmi les candidats déclarés : Tevai Haumani. Ce jeune trentenaire s’invite sur la scène politique avec son parti Te vave’a : la vague. Une vague qui selon lui (voir page Facebook du jeune politicien) a pris une dimension inimaginable… cependant, il attend le dernier moment pour avancer ses pions.

Tous rêvent d’un destin à la Emmanuel Macron… « On parle de l’effet Macron, avec cette possibilité, pour les partis inconnus, de réussir. Pourquoi pas », explique Sémir Al Wardi,  « mais il y a un mode de scrutin qui est redoutable. Nous l’avons déjà testé une fois et nous avons pu voir qu’il permet de l’emporter au premier tour avec un minimum de 65 000 voix – ce qui est impossible. Il resterait la possibilité de passer au second tour mais il faudrait avoir 18 000 voix, ce qui est énorme pour la Polynésie française. Il est nécessaire, pour les partis politiques, d’être très bien structurés, d’être présents sur la totalité du territoire, de pouvoir présenter le nombre de candidats nécessaires (73) … Tout cela, c’est plus difficile pour les petits partis qui viennent de se créer ». 

Échaudé par les dernières législatives, le Te Nati ne participera pas à ce scrutin local et ne donnera pas de consigne de vote.

Le Ia mana te nuna’a, autrefois allié au Tavini au sein de l’UPLD ne s’est pas encore déterminé. Il tiendra son bureau politique jeudi prochain.

Si la parité est obligatoire au niveau des sections électorales… notez qu’aucune des listes officiellement déclarées n’est portée par une femme.

Laure Philiber 
 
 
 

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