Pourtant, il y a cinq ans, le parti s’était rangé derrière François Hollande : « En 2012 nous étions dans le cadre de l’UPLD. A partir du moment où l’une des composantes de l’UPLD a décidé de ne pas participer à l’élection présidentielle , nous avons, nous, décidé de participer, et de choisir celui qui était idéologiquement le plus proche de nous », commente Jacqui Drollet. « Il a évolué, il a mis un peu d’eau dans son vin, et il s’est rapproché encore plus des positions du Ia mana te nuna’a. « La force du peuple se traduit par Ia mana te nuna’a » ».
Ils partagent également la lutte pour un recours plus important aux énergies renouvelables, et le souhait d’un système politique qui place « l’Homme au centre des préoccupations et décisions publiques ». Le parti l’écrit en gras et le souligne : il rejoint « la proposition de Jean-Luc Mélenchon de rendre inéligible à vie toute personne condamnée pour corruption ainsi que le droit de révoquer un élu en cours de mandat à la demande d’une partie du corps électoral ».
Une autre composante de l’UPLD soutient Benoît Hamon. Qu’en pense le Ia mana te nuna’a? « On n’en a pas parlé, mais il ne nous est pas venu à l’esprit de soutenir monsieur Hamon parce-que ses propositions ne correspondent pas totalement à ce que nous souhaitions défendre à Ia mana te nuna’a. Pour monsieur Jean-Luc Mélenchon, nous nous sentons beaucoup plus proches de lui sur l’ensemble des points qu’il défend pour la France et pour la Polynésie ». Jacqui Drollet renchérit : « Vu l’état de l’opinion vis à vis de monsieur Hamon et de monsieur Mélenchon, il serait tout à fait normal que monsieur Hamon s’arrête et laisse les électeurs choisir monsieur Mélenchon ».
Pour les législatives, le Ia mana te nuna’a devrait en revanche se positionner dans une logique de formation politique. Il pense soutenir les candidats du Tavini : « Nous sommes toujours dans la logique de l’UPLD. Nous avons vu que l’un des membres de l’UPLD, à savoir le Tavini, a présenté des candidats. Si demain le groupe d’appui à Jean-Luc Mélenchon local présentait des candidats, nous nous réunirions et nous déciderions en notre âme et conscience. Mais boycotter les présidentielles et se présenter aux législatives me semble un choix un peu contradictoire », achève le représentant UPLD à l’Assemblée…
Interview de Jacqui Drollet