Un négociant d’or véreux condamné à trois ans de prison ferme

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Publié le 12/11/2018 à 15:47 - Mise à jour le 07/06/2019 à 16:38

Ces dernières années, plusieurs négociants d’or ont eu maille à partir avec la justice en Polynésie. Et ce mardi matin, l’un d’eux avait rendez-vous avec les juges du tribunal correctionnel.

Fin 2014, ce négociant avait été contacté par un jeune homme qui était en possession d’un grand nombre de bijoux provenant d’un vol. Un butin estimé à quelque 5 millions de Fcfp. La transaction avait eu lieu dans la voiture du professionnel, à l’abris des regards, dans une servitude.

Lors de l’enquête, les policiers avaient également découvert 52 kilos de perles noires et de keshis dont le négociant n’a pu justifier la provenance. Et les griefs ne s’arrêtent pas là puisque l’homme avait aussi floué une vieille dame. Elle lui avait demandé de vendre pour son compte un collier de grande valeur, estimé à plus de 10 millions de Fcfp, sans obtenir la somme attendue. Enfin, il avait investi dans une pizzeria sans déclarer ses salariés, car ils étaient tous patentés.

Un ensemble d’accusations, que l’intéressé a nié en bloc à son procès. Pour ce qui est des bijoux, il a assuré qu’il ne se doutait pas qu’ils avaient été dérobés malgré leur quantité et le profil du vendeur. »La mère -du vendeur, NDLR- est arrivée, sa sœur aussi. Je me sentais en confiance. Pour moi il n’y avait pas spécialement de doute« , a-t-il dit, avant de souffler « depuis le début de l’enquête, je m’aperçois que tout est contre moi ».  

Pareil pour ce qui est de la parure de la vielle dame comptant diamants, perles, or et un impressionnant saphir. Elle demandait qu’il le vende pour une somme comprise entre 13 et 18 millions de Fcfp. Il lui reversera finalement environ 3,5 millions après l’avoir cédée à un acheteur à Hong Kong. Mais la vielle dame était au courant du montant selon lui : « je l’ai appelée et elle a dit oui tout de suite. Je lui ai fait totalement confiance et encore une fois ça me retombe dessus ».

Les enquêteurs ont également été intrigués par les comptabilités de ses diverses sociétés. Et notamment la traçabilité des caisses où n’étaient notifiées ni les rentrées, ni les sorties d’espèces. Mais ses comptes bancaires étaient fournis. En moins de deux ans, de 2012 à 2014, la société chinoise à qui il vendait l’or fondu lui avait viré environ 158 millions de Fcfp.

Au final, les explications du négociant n’ont pas convaincu le tribunal.  Il a prononcé à son encontre une peine de 4 ans de prison, dont une année avec sursis, des amendes pour un montant de 22 millions de Fcfp mais aussi la saisie de plusieurs de ses biens dont un appartement en métropole. Le négociant se voit également frappé d’une interdiction à vie d’exercer. Il dispose désormais de dix jours pour faire appel du jugement.  

Quant au voleur des bijoux et à son receleur, ils ont respectivement écopé de 6 mois de prison ferme et trois mois avec sursis.

J-B. C.

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