L’homme arrêté à Glasgow n’est pas Xavier Dupont de Ligonnès

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L'homme arrêté à l'aéroport de Glasgow parce que ses empreintes digitales correspondaient à celles de Xavier Dupont de Ligonnès n'est pas le suspect de la tuerie de Nantes en 2011, selon les résultats samedi d'un test ADN.

Publié le 12/10/2019 à 8:42 - Mise à jour le 12/10/2019 à 8:42

L'homme arrêté à l'aéroport de Glasgow parce que ses empreintes digitales correspondaient à celles de Xavier Dupont de Ligonnès n'est pas le suspect de la tuerie de Nantes en 2011, selon les résultats samedi d'un test ADN.

« Ce test s’est révélé négatif », a indiqué samedi à l’AFP une source proche de l’enquête, au lendemain de l’arrestation par la police écossaise d’un homme en provenance de Paris à l’aéroport de Glasgow. 

Ce dernier avait été contrôlé et arrêté sur la base d’une « dénonciation anonyme », selon des sources françaises proches de l’enquête. Selon la police écossaise, ses empreintes correspondaient à l’homme recherché après le meurtre de sa femme et ses quatre enfants, l’une des plus mystérieuses énigmes criminelles des dernières décennies.

Des doutes étaient apparus samedi matin sur l’identité de cet homme, les certitudes initiales sur les empreintes digitales s’étant progressivement estompées, selon une source proche de l’enquête. La perquisition menée vendredi soir dans une maison de Limay (Yvelines), dont l’adresse figurait sur le passeport de l’homme arrêté, a renforcé la piste d’une erreur de personne.

La maison appartient à un septuagénaire d’origine portugaise, Guy Joao, marié depuis quelques années à une Écossaise, selon des voisins interrogés par l’AFP. « C’est impossible » que ce soit lui, a déclaré l’un d’eux, Mario Vieira, retraité de 75 ans habitant une commune mitoyenne. Selon lui, l’occupant de la maison « est un homme sans histoire ».

« Il est né à Limay, on est amis depuis plus de 45 ans, il travaillait avec moi à Renault Flins avant de prendre sa retraite il y a quatre ans », a expliqué M. Vieira, qui précise que son ami s’était « fait piquer ses documents d’identité dans sa sacoche à (l’aéroport, ndlr) Charles de Gaulle en 2014″.

Le procureur de Nantes avait appelé vendredi soir à la « prudence », en attendant l’arrivée samedi à Glasgow des enquêteurs du service national de recherche des fugitifs et de la police judiciaire de Nantes. L’homme arrêté avait gardé le silence vendredi soir.

Dans un tweet, la Cour d’appel de Rennes (dont dépend Nantes), a demandé samedi de « respecter les familles des victimes et la présomption d’innocence ». « Instruit depuis le départ par les juges d’instruction de Nantes, le dossier continuera à l’être dans la même sérénité et impartialité », a-t-elle écrit.

Les excuses du Parisien à la famille des victimes

Après avoir annoncé avec d’autres médias l’arrestation de Xavier Dupont de Ligonnès, Le Parisien a présenté samedi ses excuses à « la famille des victimes » et à la personne interpellée à tort en Ecosse. 

Le quotidien, le premier à avoir annoncé l’arrestation à Glasgow vendredi soir, suivi de l’AFP, a présenté « ses excuses à la famille des victimes et à celle de la personne interpellée à tort », a indiqué dans un communiqué Stéphane Albouy, directeur des rédactions.

Le Parisien, qui est détenu par le groupe LVMH et fait partie du groupe Les Echos-Le Parisien, a également exprimé « pour l’ensemble de nos lecteurs, nos plus sincères regrets d’avoir rendu publique une information qui s’est révélée être erronée ».

« Nous avons été alertés par une de nos sources habituelles qui fait état d’une avancée ‘importante’ dans cette affaire », a indiqué à l’AFP M. Albouy.

« Nous avons contacté cinq sources judiciaires françaises, à différentes strates de hiérarchie et autant centrales que régionales. On ne parle pas ici de cinq personnes assises dans un même bureau », a-t-il précisé. « Nous avons multiplié les angles de recherche et de confirmation, c’était à un très haut niveau de vérification ».

De son côté, l’AFP avait confirmé l’information en se basant au total sur quatre sources policières françaises différentes, avec lesquelles les journalistes ont l’habitude de travailler en confiance. 

Toutes relèvent que « selon la police écossaise » les empreintes digitales de l’homme interpellé à Glasgow « correspondent » et qu’il n’y a pas de conditionnel dans ce que rapportent les Ecossais.

Sollicitées par l’AFP, les sources françaises ou écossaises n’ont à ce stade fourni aucune aucune explication sur l’origine de cette erreur. 

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