Maeva, meneuse de la délégation de Ua Pou au Matavaa 2019

Publié le

Maeva Assadillah a endossé un rôle majeur au sein de la délégation de Ua Pou pour le Festival des Arts des îles Marquises qui s’est achevé le 16 décembre dernier. À tout juste 22 ans, elle est devenue une des leaders de la troupe de danse. Descendante de la famille Teikitutoua, famille-pilier du réveil culturel marquisien des années 80, son rôle au cœur de ce Matavaa a bel et bien inscrit l’événement sous le signe de la transmission.

Publié le 27/12/2019 à 11:28 - Mise à jour le 14/10/2022 à 9:04

Maeva Assadillah a endossé un rôle majeur au sein de la délégation de Ua Pou pour le Festival des Arts des îles Marquises qui s’est achevé le 16 décembre dernier. À tout juste 22 ans, elle est devenue une des leaders de la troupe de danse. Descendante de la famille Teikitutoua, famille-pilier du réveil culturel marquisien des années 80, son rôle au cœur de ce Matavaa a bel et bien inscrit l’événement sous le signe de la transmission.

Lorsqu’on demande à Maeva de se présenter, elle commence par évoquer ses grands-parents, Teikitutoua Teikipapuatouaaaitefarani et Tekuaihui, plus connus sous les noms de Ben et Rosita, leaders culturels de Ua Pou et fondateurs de Motu Haka : « Ce sont eux qui m’ont tout transmis ». S’ils ont été par le passé les auteurs du réveil culturel, Maeva poursuit dans cette lignée en devenant leader du groupe des filles de l’île.

« J’ai baigné dans le Matavaa dès Hiva Oa en 2003. J’avais alors à peine 6 ans. »

Maeva Assadillah

Depuis, elle en a vécu maints autres en tant que danseuse jusqu’à revenir à Hiva Oa en 2015. Alors que la jeune femme suit une licence Lettres et Arts à l’université de la Polynésie française, elle continue la danse avec le groupe Toavii fenua à Tahiti. Puis Maeva revient vivre une année à Ua Pou avant de s’envoler pour l’Hexagone. « J’étais assistante d’éducation dans un lycée à Saint-Germain, mais je n’ai pas supporté la vie là-bas. Ma Terre m’appelait, alors je suis rentrée chez moi en juin 2019 » confie-t-elle.

(Crédit photo : Maeva Assadillah)

Alors qu’elle n’intègre la troupe de danse de la délégation que mi-août 2019, très vite : « les autres ont vu en moi un esprit de leader, cela c’est fait naturellement. » Selon Maeva, ce Matavaa a été clairement marqué par la transmission, car elle se retrouve aux côtés de Ahitiri, Matapua et Totio, autres jeunes leaders.

« En tant que meneurs, notre rôle est d’être les intermédiaires entre les tukuha, les spécialistes de la culture et les membres du groupe. Nous recueillons les textes des chansons, il faut ensuite les faire retenir à chaque danseur, leur faire travailler les chorégraphies, les nuances des voix, puisqu’aux Marquises, les danseurs sont aussi chanteurs. »

Mais Maeva estime qu’elle est loin d’endosser le rôle de tuhuka, qu’il lui reste encore du chemin à faire. Elle serait plutôt une « jeune pousse ». Car « le travail de transmission, c’est toute une vie. Être tuhuka c’est lourd à porter, quelque part c’est un ‘sacrifice’ au service de la culture ».

Pour le Matavaa de Fatu Iva de 2021, la délégation de Ua Pou se préparera un an à l’avance. Mais pour Maeva, si promouvoir la culture à travers le Matavaa est très important, il faut avant tout la vivre chaque jour : « Ce qui est primordial c’est de parler ma langue au quotidien ». Selon la tuhuka en devenir, il faut que l’éveil se fasse avant tout ici, au henua enana avant d’aller ailleurs.

Ses projets ? Elle regrette de ne pas avoir suivi une licence LLCER Langues polynésiennes, peut-être qu’elle y reviendra un jour…

Dernières news