13 ans de prison pour un viol d’une extrême violence à Punaauia

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A l'issue d'un procès de deux jours devant la cour d'assises de Papeete, un quadragénaire a été condamné à 13 années de réclusion criminelle pour le viol d'une jeune femme de 29 ans, en 2021, à Punaauia. Après s'être introduit de nuit dans le domicile de sa victime, en forçant une fenêtre, il lui avait placé un long couteau sous la gorge pour parvenir à ses fins, menaçant à plusieurs reprises de la tuer.

Publié le 14/11/2023 à 19:39 - Mise à jour le 14/11/2023 à 19:39

A l'issue d'un procès de deux jours devant la cour d'assises de Papeete, un quadragénaire a été condamné à 13 années de réclusion criminelle pour le viol d'une jeune femme de 29 ans, en 2021, à Punaauia. Après s'être introduit de nuit dans le domicile de sa victime, en forçant une fenêtre, il lui avait placé un long couteau sous la gorge pour parvenir à ses fins, menaçant à plusieurs reprises de la tuer.

« Cette nuit cauchemardesque », pour reprendre les mots de l’expert psychologue, remonte au 31 juillet 2021, dans une servitude de Punaauia où résidait la jeune femme, mais aussi les parents de l’accusé. Le quadragénaire, père de deux enfants et récemment séparé de la mère de ceux-ci, la croisait régulièrement. Il avait de l’attirance pour elle, mais il n’osait pas l’aborder. « Elle me trottait dans la tète. J’avais envie de sortir avec elle, mais elle m’impressionnait« , avait déclaré l’homme au crâne rasé et à l’imposante carrure (1,84 mètre pour 87 kilos).

Cette nuit là, vers 3h30, il s’était introduit, ivre, dans le domicile de la frêle jeune femme, après avoir démonté trois louvres d’une fenêtre. Une fois dans la cuisine, il s’était saisi d’un couteau long de 30 centimètres, avant de pénétrer dans la chambre de la victime qui dormait.

Il avait placé l’arme sur son flanc, puis sous sa gorge, en lui lançant : »Tais toi, je vais de te tuer » et avait commencé à la violer. Durant l’acte, la jeune fille était habilement parvenue à amadouer son agresseur pour se saisir du couteau, en simulant du plaisir. En tentant de le reprendre, l’homme s’était blessé à la main.

Il avait donc quitté brusquement la chambre. Pas pour fuir, mais pour couper l’électricité de la maison. Il était ensuite revenu sur ses pas et avait tambouriné à la porte de la chambre, fermée à clé par la victime, en hurlant à nouveau : « Je vais te tuer ».

« Elle gardera cette peur toute sa vie »

Terrorisée, dans l’obscurité, celle-ci a trouvé la force de se saisir de son portable et de contacter les gendarmes qui se sont précipités à son domicile. L’homme entendant ce qui se disait derrière la porte a fini par quitter les lieux pour se rendre chez ses parents. Il avait dissimulé son visage durant l’agression, mais sa victime l’avait reconnu. Il a été arrêté peu après.

Au cours de l’audience, la jeune femme a témoigné de son calvaire. De « ce raz-de-marée qui la submerge et qui emporte tout », comme l’a souligné son avocat Me Edouard Varrod. « Elle a vécu l’enfer. Elle gardera cette peur toute sa vie. Je suis admiratif de son courage et de sa dignité« , a-t-il ajouté. Cauchemars, dépression et hypervigilance, ne sont que quelques-uns des symptômes post-traumatiques dont elles souffrent aujourd’hui.

« Il est un criminel (…) Violer une jeune femme de 29 ans dans son habitation, c’est la considérer comme une chose dépourvue d’humanité« , a tonné l’avocat général Hervé Leroy. Compte tenu des faits « d’une très grande violence« , et craignant un fort risque de récidive, la magistrat a appelé les jurés à « protéger notre société » avant de requérir 16 années de prison ferme.

« Tous les garçons de sa famille subissaient des violences »

Des réquisitions jugées particulièrement lourdes par l’avocat de la défense, Me Lény Sinquin qui s’est longuement attardé sur la personnalité et le vécu de son client, issu d’une famille où les coups pleuvaient et l’alcool coulait : « Tous les garçons de sa famille subissaient des violences. Ce sont des enfants qui ont été traumatisés, qui ont été battus. Il y avait également une privation de soins. En plus d’être tapés, ils n’étaient pas soignés« .

Puis d’ajouter que son client était un homme travailleur, un père attentionné qui souhaitait fonder un foyer, mais qui s’était heurté à sa condition sociale : « La victime représente un peu ce qu’il ne peut pas avoir: une femme dynamique, épanouie, qui a un travail, une maison, une voiture. C’est quelqu’un qui a des aspirations mais aussi des frustrations ».

Dernier à prendre la parole avant que les jurés se retirent, l’accusé a fait part de ses « excuses » à la victime, sans rien ajouter de plus. Après près de quatre heures de délibérations, il a été condamné à 13 ans de prison et a été conduit à Tatutu pour purger sa peine.

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